1. Notre plus longue temporalité passée serait celle de l’humanité scientifique, qui se déroule dans les décennies et les siècles, plutôt que celle des processus évolutifs naturels qui auront été à comprendre dans une pseudo-temporalité calculée en millions et en milliards d’années selon des modèles pourtant hautement périssables dans la longue durée.
2. Le GEA aurait commencé il y a environ 2600 ans, consistant en certains fragments de textes et citations de penseurs présocratiques. Telle est l’origine de notre système nerveux collectif. De toutes nos origines supposées, incluant celles des sciences physiques, biologiques ou anthropologiques, elle aura été la plus tangible et finalement la plus réelle.
Rappel : Le GEA est le grand ensemble autoréférentiel comprenant tous les livres, tous les articles et, plus généralement, tout document auquel on peut se référer en tenant compte de son degré d’importance et de crédibilité.
3. Nous nous sommes développés d’abord dans un environnement-habitat mathématique chaud et protecteur, bien que bruyant et mobile. Les mathématiques nous sont apparues, dès le départ, provocantes et stimulantes, comme faites-pour-nous. Les techniques qui en ont résulté nous auront protégés et permis de nous développer.
4. La plus lointaine et la plus sûre de nos origines est celle d’un immense potentiel réel qui nous est propre dont nous ne savons encore que relativement peu de chose.
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Explications :
I D’où venons-nous ?
Il serait étonnant qu’on puisse vider ou résoudre réellement une telle question même au moyen de l’idéométrie. L’énigme de l’évolution, en effet, se complique encore plus si on prend en considération d’autres idées scientifiques que celles des grandes évolutions ou de l’histoire du monde. Considérons en effet la structure idéométrique suivante (Tableau 1).
| <Langage> | 1) Physique des particules | 2) Code génétique | 3) Langage | 4) Idéométrie | |
| 1) Unités distinctives | Particules élémentaires (quarks, leptons, bosons, …) | Nucléotides (ou bases nucléiques: adénosine, cytosine, …) | Phonèmes (voyelles, consonnes, …; /a/, /ə/… ; /p/, /m/, …) | Idées scientifiques (<atome>, <vertébré>, <problème de la masse manquante>) | |
| 2) Structure complète | Atome | Cellule | Être humain | Humanité | |
| 3) Double articulation des unités de base | Particules élémentaires / noyaux atomiques | Nucléotides / acides aminés | Phonèmes / morphèmes | Idées / séquences idéométriques d’idées | |
| 4) Signifiant / signifié | Particules / atomes et autres objets matériels | ADN / protéines, cellules et autres organismes | Images acoustiques / mots, discours, personne | Ensembles d’idées / GAP, humanité | |
| 5) Interactivité présupposée | Quatre interactions de base | Interactivité moléculaire | Capacité sensorimotrice | Découvertes / applications mathématiques | |
| 6) Développement évolutif | Évolution de l’Univers physique | Évolution du vivant | Développement de l’individu dans sa société | Développement mondial des sociétés | |
| 7) Expression du possible | Expression du potentiel réel (e. g. en mécanique quantique) | Potentiel réel (cas de la génétique) | Potentiel réel (cas des utopies réalisables) | Potentiel réel des mathématiques encore à découvrir | |
| 8) <Actes effectifs> de <langage> | Réduction spontanée (décohérence effective) | Apparition effective de formes de vie | Action (humaine) effective | Application mathématique effective |
Tableau 1
N.B. : Les chevrons « < > » dénotent le caractère générique (général en un sens idéomorphique) des idées ou encore, ainsi qu’on l’a fait précédemment, des idéomorphies. Dans ce tableau, ils sont en partie sous-entendus.
Voici quelques explications sur ce tableau :
1) La première colonne du Tableau 1, en caractères gras, représente plusieurs aspects du langage générique ici noté <langage>. Les autres colonnes du tableau représentent ce qu’on peut appeler un langage pour l’évolution physique, un second langage pour l’évolution biologique, un troisième langage et enfin l’idéométrie en tant que langage d’un niveau supérieur de complexité.
2) Chacune des rangées du Tableau 1 représente une idée générique telle que projetée dans chacune des quatre colonnes qui suivent. L’idée générique équivaut à un <mot>, c’est-à-dire un mot du langage idéométrique. Ainsi le Tableau 1 se lit de bas en haut, une rangée à la fois, l’ensemble du tableau se comprenant comme une phrase plus ou moins bien ordonnée de ce langage d’ordre supérieur.
En gros, le langage générique de ce tableau nous dit que nous évoluons tout en acquérant le langage pour le dire de façon plus adéquate que ce qu’est en mesure de faire la science actuelle, celle qui est séparée en disciplines qui ne se « parlent » pas facilement. Ici on leur fera dire quelque chose.
Premier élément de réponse :
Ce tableau nous dit par exemple que les disciplines scientifiques sont étrangement interreliées et que notre origine nous demeure avec elles profondément inconnue, voire inconnaissable. La question « D’où venons-nous ? », peut recevoir différentes réponses scientifiques concernant notre caractère matériel, notre caractère vivant et notre caractère humain. Mais pourquoi une triple origine ? Pourquoi faudrait-il que la réalité soit ainsi composée ?
Ainsi il nous faudra rendre générique la question elle-même, ce qui veut dire faire en sorte qu’elle recueille tout le sens du réel. La question à laquelle nous voudrons répondre sera donc : « D’où venons-nous en tant que génériques ? » D’ailleurs, comme nous le verrons, tous les éléments de réponse auront finalement le même caractère générique.
Le modèle idéométrique de l’enfant (cf. Introduction aux mathématiques idéométriques) consiste à considérer l’idée d’un « enfant générique », c’est-à-dire l’idée commune à chacun des niveaux scientifiques. D’emblée, on pourra parler d’une humanité-enfant, en correspondance avec l’enfant de la psychologie du développement, et en correspondance avec l’idée d’un atome ou d’une cellule en train de se former. Il en ira de même pour tous les autres éléments de réponse à la question de notre origine, mais également, comme nous le verrons pour les deux autres questions, celle de notre « nature » et celle de notre « destination ».
Deuxième élément de réponse :
Du point de vue du modèle idéométrique de l’enfant, les âges de l’univers et de la vie correspondent à certains souvenirs déterminés de l’enfant concernant sa vie intra-utérine et sa naissance. Ainsi il se souvient de la tonalité précise de la voix maternelle et d’un certain nombre d’autres impressions telles que des sensations de mouvement et de bruit en provenance du corps maternel ou de l’extérieur. C’était là déjà l’indicatif absolu de son univers.
Ce que ce tableau nous dit sur notre origine réside davantage dans le langage que dans l’évolution physico-biologique puisqu’une structure idéométrique propre au langage s’y trouve reproduite à tous les niveaux de complexité. La rangée 3 du tableau nous dit que les séquences idéométriques correspondent à des morphèmes (éléments de signification d’une langue). Étant donné le caractère absolument nouveau de ces séquences, il s’agirait donc des premiers morphèmes. L’hypothèse à laquelle nous sommes ainsi conduit est celle d’une humanité-enfant qui est en train d’apprendre ou plutôt en train d’acquérir un tout nouveau type de langage. L’enfant apprend d’abord à comprendre ce que les autres disent puis il apprendra à parler avec eux. Il devrait y avoir une « mère » proche de lui, ce qui ressort également du tableau. La « mère » générique de l’« enfant » non moins générique est ainsi en train de dire à son « enfant » ce qu’il est à ses yeux. L’enfant, qui correspond à l’humanité actuelle, n’en est encore que peu conscient (tout comme l’humanité ne reconnaît pas encore pleinement le Modèle idéométrique de l’enfant, le « Me », comme scientifique), mais cela viendra. La <mère> lui pose une question visant à lui faire distinguer ce que sont les <sons> et les <mots>:
L’arbitraire des signes
L’idéométrie n’est pas encore reconnue comme un concept scientifiquement orthodoxe. Lorsque cela se fera, ce sera le signe que <l’enfant commence bel et bien à échanger des mots avec son entourage>. Ce qui suit représente le propos d’une <personne maternante> qui s’amuse avec lui à modifier le ton et la modulation de sa voix. L’enfant montre alors qu’il comprend aussi bien les mots lorsqu’ils sont prononcés différemment ou avec des intonations variées.
| <Langage> | 1) Physique des particules | 2) Code génétique | 3) Langage | 4) Idéométrie |
| 9) Arbitraire ou absence de lois de base | Absence de lois mathématico-physique connues de la constitution exacte des atomes en général à partir des particules élémentaires | Absence de lois physico-chimique connues de la constitution des cellules à partir des acides nucléiques | Arbitraire du signe linguistique ; aucune règle du langage n’empêche de varier la prosodie (ex. le ton) ou, jusqu’à un certain point, la prononciation des mots. | Absence de lois scientifiques connues de la constitution des séquences idéométriques d’idées à partir des idées scientifiques connues |
Tableau 2: Correspondances entre les différents niveaux d’arbitraire dans les sciences
Aucune loi connue ne prescrit le passage d’une colonne d’une colonne à la suivante dans ce tableau. Cet arbitraire équivaut à l’absence de lois de base de la constitution des objets physiques, des cellules et des organismes à partir de leurs constituants élémentaires, particules, atomes et cellules respectivement. La vie organique qui demeure requise pour soutenir ontologiquement la vie référentielle ne sera éclairée que de façon secondaire à partir de nos sciences actuelles, les mathématiques et la physique en particulier.
Troisième élément de réponse:
Qu’est-ce que ce tableau nous dit de plus sur nos origines ? Nos sciences les plus fiables, prises chacune en elles-mêmes, sont actuellement incapables de nous éclairer réellement sur notre origine ou, plus généralement, sur la réalité. La situation est exactement analogue (idéomorphe) à celle de l’enfant d’un an qui a tendance à croire que la réalité doit se réduire à ce qu’il en perçoit sans être en mesure d’en connaître ni le substrat ni la finalité.
Quatrième élément de réponse:
L’enfant-humanité articule depuis relativement peu de temps (quelques siècles), des <phonèmes> dont il ignore encore la nature, ce qui représente l’humanité qui sait « articuler » des idées scientifiques, mais n’a pas encore découvert le langage très particulier qu’elles composent.
Les tableaux précédents ne sont cohérents entre eux que si on fait l’hypothèse que l’humanité actuelle correspond idéométriquement à un enfant sur le point d’acquérir la faculté du langage, donc un enfant âgé d’environ 18 mois. Une conséquence en est que l’environnement de l’enfant lui est adapté et que se tient non loin de lui au moins une personne maternante.
| Forme invariante d’idées | Enfant (12-24 mois) | Idéomorphisme (analogie récursive) | Humanité actuelle |
| Entités origines d’un ordre de réalité | Mère ou autres maternantes | =>> | Déité-mère ou autres déités-maternantes |
| Milieu environnant une entité nouvellement apparue dans cet ordre de réalité | Environnement humain protecteur, nourricier et stimulant. | =>> | Environnement mathématique de l’humanité actuelle, qui y trouve de l’encouragement et une force stimulante |
Tableau 3 : Correspondance entre la mère et la déité-mère
Le problème de l’acquisition du langage est interprétable comme résultant de l’ignorance de lien explicatif connu concernant le développement du potentiel réel en potentialités effectives de production de mots et de phrases.
Cinquième élément de réponse:
Nous nous sommes développés d’abord dans un environnement-habitat mathématique chaud et protecteur, bien que bruyant et mobile. Les mathématiques nous sont apparues, dès le départ, provocantes et stimulantes, comme faites-pour-nous. Les techniques qui en ont résulté nous auront protégés et permis de nous développer.
Comme on le verra, une suite logique se trouve dans le double tableau suivant (Tableau 4) et s’impose ici :
N.B. Le tableau suivant montre une redisposition plus commode d’une partie du même type de tableau que celles utilisées plus haut, l’idéomorphisme se lisant de haut en bas plutôt que de gauche à droite.
| Vie de l’enfant avant et après sa naissance, incluant le développement de son système nerveux et de ses capacités intellectuelles et langagières |
| =>> |
| Le monde humain passé, incluant le GEA, d’ordre antique et médiéval, puis le monde moderne, suivi de l’ère des communications et des avancées idéométriques de l’humanité |
Tableau 4
Du Tableau 4 ressort la correspondance simplifiée suivante, qui nous service par la suite:
| La naissance de l’enfant =>> L’entrée de l’humanité dans la modernité |
Sixième éléments de réponse :
Contrairement à ce qu’on pourrait croire, l’idée de la mère porteuse de l’humain ne sera pas qu’une métaphore. Il faudra la prendre à la lettre, c’est-à-dire soutenue par toute une structure d’idées. Une déité aurait porté l’enfant-humanité <corporellement en elle-même>, ce qui veut dire en très gros que notre science du passé, y compris avec ses modèles mathématiques géocentriques, n’aura reposé que sur des impressions relativement très simples, limitant sans mesure les horizons et qui n’avaient que très peu à voir avec la réalité, par exemple le disque solaire ou la sphère des étoiles fixes.
Il en découle :
Septième élément de réponse :
Nous, l’humanité, sommes globalement nés en même temps que notre science moderne, qui nous a rendus brusquement beaucoup plus autonomes et subitement forcés à <respirer par nous-mêmes, tenus de continuer dans le froid et le vide à nous développer de plus belle>.
Ce qui suit fait état des types de potentialités et confirme l’âge de l’enfant-humanité actuel au moyen de nouvelles séquences idéométriques.
| Séquence de modalités ontologiques: | Potentiel réel non effectif | =>> | Potentiel effectif | =>> | Réalité effective
|
| Séquence de leurs définitions : | Partie non effective du potentiel réel | =>> | Partie effective du potentiel réel | =>> | Effectivité du présent |
|
Séquence d’exemples correspondants:
|
L’enfant nouveau-né n’a que la capacité réelle d’acquérir le langage. | =>> | L’enfant de 18 mois environ a la capacité effective d’acquérir le langage. | =>> | L’enfant use effectivementdu langage. |
Tableau 5
Huitième élément de réponse:
La plus lointaine et la plus sûre de nos origines serait donc celle d’un immense potentiel réel qui nous est propre dont nous ne savons encore et ne saurons encore, pendant des siècles, presque rien.
| Forme invariante d’idées | Enfant | Idéomorphisme (analogie récursive) | Humanité actuelle |
| Unités distinctives du langage | Phonèmes | =>> | Idées scientifiques |
| Développement d’un nouveau langage à un certain niveau de complexité | Développement de l’enfant quant à l’articulation phonétique | =>> | Développement global de l’humanité quant à « faire parler » analogiquement les idées scientifiques |
Tableau 6