Les chercheurs sont toujours très occupés, particulièrement dans les sciences cognitives où ils se sont heurtés à ce qui a été appelé « problème difficile » en ce qui concerne la compréhension de la conscience subjective, problème qui persiste même quand toutes les fonctions de la conscience sont expliquées (cf. David Chalmers, 1995). Nous n’en avons encore aucun début de solution. Or, on peut croire que ce qui est dit ici de la conscience pourrait aussi bien s’appliquer à d’autres problèmes aussi difficiles, tel que celui du temps (le temps tel que vécu) ou de l’être en soi, et plusieurs autres relatifs à l’éthique (la conscience morale, le problème du mal…). La science actuelle ne les éclaire encore que très partiellement, sans début de solution éprouvé.
L’effectivité du maintenant
L’un des nœuds du problème difficile de la conscience est l’effectivité du maintenant d’un événement, qui reste malaisé à définir. En physique, l’effectivité du maintenant n’est pas prévue par la théorie bien qu’elle le soit pour faire de la physique, par exemple, pour en définir les concepts et pour faire des expérimentations. Les équations de la physique ne disent pas quels événements sont en train de se produire. Plutôt les théories de la relativité d’Albert Einstein suggèrent non seulement qu’il n’existe pas un unique présent en particulier, mais que tous les instants sont également réels. En philosophie, l’effectivité du « maintenant » est restée une question ouverte, non encore bien définie ni bien comprise. En psychologie, elle relève de façon ambiguë de l’expérience subjective du temps et de l’agir.
L’irréductible apparence d’unicité (i.a.u.)
Il y a quand même de la place pour avancer. Ainsi un autre aspect du problème difficile de la conscience est l’i.a.u. qui se présente d’abord comme une caractéristique de l’effectivité d’un événement quelconque. Elle est tout particulièrement l’une des caractéristiques principales de la conscience individuelle. L’usage du langage permettra à l’enfant de dépasser – sans en annuler l’effet — son irréductible impression d’unicité. La compréhension de l’objectivité par l’enfant n’est pas pour tout de suite, mais il pourra commencer à croire en une forme d’objectivité par le fait même d’échanger avec d’autres personnes. L’i.a.u. explique en partie le centrage initial de l’enfant, mais il tentera aussi d’en sortir.
| Enfant (de 12 mois env.) | Humanité actuelle |
| i.a.u. (dans le court terme CT) | i.a.u. (dans le long terme LT) |
| Rôle objectivant du langage (contre l’unicité apparente de la conscience de soi-CT) | Rôle <objectivant> de l’idéométrie (contre l’unicité référentielle apparente du moment-LT) |
| « Cogito » (de l’unicité vers les autres dans le CT) | « Cogitamus » (de l’unicité référentielle du réel objectif vers d’autres référentielles tout aussi objectives dans le LT) |
Idéotableau sur le dépassement de l’<i.a.u.>
L’i.a.u. est à la base de toute conscience de soi et de chacune des consciences individuelles des autres.
Le cogito cartésien est ici transposé en « cogitamus » (« nous pensons ») : les mathématiques sont trompeuses, ce qu’on peut constater sur leur référentialité-LT; elles ne sont pas aussi vraies qu’elles le semblent tout d’abord dans le CT.
Rappel : L’idéomorphie du temps <T> s’écrit ainsi :
mT =>> CT =>> LT
où mT se mesure en petites fractions de secondes, CT équivaut au court terme ordinaire (quelques secondes à quelques années) et LT au long terme variable (des décennies à plusieurs siècles ou davantage).
Remarques : Les mathématiques apparaissent souvent trompeuses lorsqu’on les observe dans le long terme de l’histoire. On peut le constater dans la durée dans le cas du postulat d’Euclide aux yeux des chercheurs, de la conjecture de Fermat aux yeux de Fermat et de plusieurs autres mais telle que constatée sur le LT, ou encore du caractère d’abord fictif des nombres complexes.
Il y aurait une idéomorphie de l’effectivité, c’est-à-dire une <effectivité>, qui regrouperait l’effectivité de la conscience et du réel, mais également des mathématiques, ce qui apparaîtrait surtout dans la durée au niveau des déités.
Le principe d’ignorance
Le principe d’ignorance de la science actuelle s’énonce ainsi : La science actuelle ignore ses bases et ignore ce qu’elle est, ce qu’elle peut faire et même ce qu’elle fait.
Remarque : Ce principe s’applique aussi, en d’autres termes, à l’enfant avant son acquisition du langage. L’enfant ne sait rien, mais il apprend vite.
Ce principe entraînera la reconnaissance de tout un train d’idéomorphies corollaires. La science actuelle ignore encore ce que sont l’<effectivité>, le <potentiel réel>, l’<i.a.u.>, le <T>, l’<objectivité référentielle>, l’<objectivité idéométrique>, le <consensus>, les flux d’inspiration sur le long terme… qui, ainsi qu’on le verra ici, tous sont en rapport continuel avec la recherche, laquelle en dépend foncièrement.
Remarque : Le problème difficile de la conscience (cf. David Chalmers et Thomas Nagel) se retrouve ici généralisé par ce train de problèmes irrésolus. On peut relier tous ces « problèmes difficiles » au principe d’ignorance.
Dans le cas des perceptions sensorielles, un véritable consensus des neurones est impliqué dans chaque perception oculaires, auditives, olfactive, etc. Dans le cas des mots, il faut un consensus des chercheurs pour les définir en particulier chez les linguistes, les lexicographes, mais aussi les historiens, les anthropologues concernés, … Un consensus effectif est impliqué dans le court terme (cas de la perception sensorielle) ou dans le long terme (cas des experts impliqués pour les définitions).
Remarque : Le mot « consensus » peut vouloir dire l’accord de « plusieurs organes dans l’accomplissement d’une fonction vitale. » (en physiologie), même si en général on le définit surtout chez des personnes, que « l’accord tacite, ou sans opposition catégorique, des différentes parties d’une discussion sur
un sujet déterminé. » (Cf. Wiktionnaire, projet lexicographique de la Wikimedia Foundation).
Remarque : Le sens exact des idées scientifiques ne provient pas des consensus d’experts, mais de leur compréhension dans l’ensemble global des idéomorphies impliquées. C’est impliqué par le principe d’ignorance.
Remarque : Le paradoxe sorite se retrouve partout où il y a perception consciente (avec dégradé : de la perception la plus attentive à la plus distraite) et partout où il y a langage, pour la reconnaissance collective du sens des mots …ce qui se retrouve dans le GEA (avec dégradé, de la plus évidente à la moins claire).
Rappel : Le « paradoxe sorite » a été référencé et attribué au philosophe grec Eubulide. On l’appelle aussi le paradoxe du « tas » ou, comme ici, du « tas de blé ». Il se définit au moyen du raisonnement suivant en trois propositions.
1) Un grain de blé ne forme pas un tas, deux grains non plus;
2) or, s’il n’y a pas de tas, le fait d’ajouter un grain ne formera pas un tas non plus; on arrive ainsi au résultat absurde :
3) aucun nombre de grains ne permet d’en faire un tas.
Remarque : Le GEA est par définition le Grand Ensemble Autoréférentiel. Cf. Prédictions idéométriques).
Le développement critique
Le <développement critique> est réel; il fait passer d’un niveau de conscience à un autre. Ce que l’humanité vit depuis sa modernité est de première importance aux yeux des déités proches, surtout les <parents>. Le tableau suivant montre toutefois comment la recherche idéométrique peut encore avancer même dans des questionnements aussi obscurs.
Remarque : Le mot déité, au sens d’une idéo-déité, ou déité idéo-mathémathique, sera parfois préféré à « divinité » afin d’éviter la confusion avec l’objet de croyance traditionnel qui n’a qu’un rapport indirect avec les déités ici impliquées. Toutefois, par commodité, les mots divin(s), divine(s) seront utilisés en ce qui concerne ces déités. En ce qui concerne l’humanité, les déités représenteront les êtres supérieurs auxquels la référentialité donnera tout leur sens.
| Enfant | Humanité | |
| Conscience (cérébralité) | Recherche scientifique (référentialité) | |
| Intégration d’informations dans un espace cérébral de travail commun | Intégration d’informations dans des disciplines communes du point de vue de la référentialité (séparation des bases de références) | |
| Fonction distribuée dans une multitude d’aires cérébrales situées dans l’ensemble du cerveau | Fonction de la référentialité distribuée dans des départements et des facultés des universités et les centres de recherche partout dans le monde | |
| Synchronie d’activités conditionnant l’accès à la conscience | Programmes éducatifs et formatifs basés sur une coordination des études et des recherches |
Idéotableau : Nouvel éclairage sur le fonctionnement de la conscience
Rappel : La référentialité se définit comme l’ensemble des rapports entre les chercheurs en tant que cités et publiés ; ainsi on peut parler de réseaux d’auteurs et de lecteurs des publications scientifiques. Quant à la cérébralité, elle a la même définition en changeant les chercheurs par les neurones, et les publications par les potentiels d’action.
Or rien n’est plus clair pour le chercheur que le fait de la recherche elle-même, base de tout éclaircissement scientifique dont on peut corriger les erreurs et qu’on peut toujours améliorer. Sa fécondité théorique et technologique démontre bien l’efficacité du grand réseau de la recherche. L’observation d’analogies nous permettra d’avancer sur certains problèmes particulièrement difficiles. Car la compréhension d’un mot avance même si son sens ne peut être éclairé que par plus de mots.
L’<objectivité>
L’<objectivité> rendra possible de savoir, par exemple, qu’il y avait quelque chose avant l’Univers physique tel que nous nous le représentons dans la science contemporaine, en particulier il y avait en tant qu’idéomathématiques les divinités parentales de l’humanité. Toutes nos sciences actuelles, incluant nos mathématiques peuvent être vues comme <subjectives> du point de vue des déités mêmes les plus proches. Elles correspondent à l’ignorance de l’enfant qui perçoit en partie son corps, mais n’aurait encore aucun accès à l’usage des mots pour se le faire décrire.
Remarque : En ce sens, l’EP (l’embryo-psychologie) nous fournira des réponses plus objectives que les mathématiques pré-idéométriques.
On distingue ici deux types d’objectivité encore peu reconnues, l’objectivité-1, ou objectivité référentielle, celle qui se trouve dans les réalités appuyées référentiellement (d’après ce qu’on en dit dans des ouvrages de référence), et l’objectivité-2, ou objectivité idéométrique, celle qui se trouve exprimée par les idéoséquences de l’idéométrie. L’objectivité-2 équivaut à l’idéomorphie de objectivité, ou l’<objectivité>.
| Enfant (de 12 mois environ) | Humanité actuelle |
| Après sa naissance:<Objectivité-1> (fondée sur les organes sensoriels de l’enfant de cet âge) | À l’époque moderne: <Objectivité-1> (fondée sur les mathématiques courantes) |
| L’enfant devient conscient de lui-même dans le monde et peut se mouvoir de façon autonome. | L’humanité devient capable de dépasser la foi religieuse ancienne pour développer des champs de recherche autonomes. |
| En âge de parler (après 12 mois env.) <Objectivité-2> (fondée sur le langage) | Sur la base idéométrique (temps à venir) <Objectivité-2> (fondée sur l’idéométrie) |
| L’enfant devient conscient des autres, puis de la société et de ce qu’ils en disent. | L’humanité devient capable de dépasser la science dite moderne et de renouveler sa façon de concevoir la science en tant qu’<objective> |
Idéotableau sur l’<objectivité>
L’objectivité-1, ou objectivité référentielle
La référentialité constitue la donnée la plus objective de l’histoire. Ainsi, les récits bibliques ne sont pas objectifs puisqu’ils représentent l’expression de croyants d’une confession particulière. La foi des rédacteurs n’est pas, non plus, une donnée objective, parce qu’on ne sait pas réellement qui ils étaient, ni ce qui les motivait à écrire. Ce qui est là le plus objectif et le plus sûr est que ces textes ont été lus, sélectionnés et qu’ils ont servi de référence pendant des millénaires.
À peu de différence près, il en va de même pour le Coran et plusieurs autres Livres sacrés, comme le Theravada, le Tao Te King ou le Chu King.
Les croyances religieuses les plus reconnues deviennent des phénomènes référentiels de longue durée étudiables par la science en tant que tels.
La Bible judéo-chrétienne, par exemple, est quelque chose de remarquable, non parce qu’elle représente la parole de Dieu, mais parce qu’elle a constitué le Livre de référence pendant des siècles en Europe et une partie de l’Afrique du Nord et du bassin levantin. Le mot « Bible » provient d’ailleurs du grec ta Biblia, qui signifie « les livres » ou, plus précisément, « les livres par excellence ». En d’autres termes, ce sont les textes auxquels on se réfère lorsqu’on cherche un critère de vérité.
Son idée est en quelque sorte reprise lorsque, de nos jours, on constitue une bibliothèque des traités des différentes disciplines scientifiques, incluant les récits historiques, les essais philosophiques et les œuvres littéraires les plus marquantes. Ils constituent ensemble une Grande bible (cf. La Grande convergence).
Pertinence de l’objectivité référentielle
Ce qu’on appelle « histoire » n’est pas ce qui s’est passé, mais ce dont on <se souvient> de ce qui s’est passé. Cela signifie que l’histoire actuellement établie par les historiens est <subjective>, c’est-à-dire celle de la référence des historiens. Il y aura plutôt à faire une déconstruction de la partie qu’on se rappelle et une réinterprétation d’après d’autres référentialités. Par exemple, Thalès de Milet est encore considéré comme l’un des premiers philosophes de la nature, scientifique et mathématicien grec. En fait, on n’en sait rien puisque d’autres ont pu l’être avant lui sans toutefois avoir été retenu par les documents de nos jours accessibles directement ou indirectement.
L’objectivité idéométrique
L’objectivité selon les déités signifie que l’idéométrie peut nous faire accéder à une connaissance plus <objective> sinon plus objective (sans chevrons) que les mathématiques actuelles, qu’elle se situe à un niveau d’<objectivité-2> auquel l’humanité ne pourra parvenir foncièrement que dans l’avenir. Les mathématiques actuelles représentent une fausse impression de vérité alors qu’elles reposent sur les idées d’une époque de l’intelligence en plein développement. Elles nous donnent avec l’idéométrie les moyens de comprendre ce qu’elles sont et leur raison d’être.
Le principe d’ignorance chez l’enfant
Le principe d’ignorance chez l’enfant s’énonce ainsi : tant que l’<enfant> n’a pas acquis encore le <langage>, il reste profondément <ignorant> des causes et des raisons de ce qui l’entoure et a fortiori de ce qui existe plus loin.
Ainsi, l’enfant ignore encore que les choses et les personnes ont des noms. Et il ignore qu’il a un nom bien à lui et qu’il est lui-même une personne.
L’interprétation non pythagoricienne (INP)
L’énigme scientifique de la masse manquante (ou, de façon équivalente, matière noire ou masse cachée) pourra passer de l’état de problème embarrassant pour la science à celui d’important enseignement sur le respect des autres. Le problème est à reformuler en termes d’objectivité-2 et non, comme maintenant, en termes d’objectivité-1. Toutefois il faut reconnaître qu’aujourd’hui cela doit être considéré comme une hypothèse et que cette formulation est fausse jusqu’à preuve du contraire, plutôt que l’inverse. C’est ce que nous appellerons ici l’interprétation non pythagoricienne (INP), alors que l’hypothèse contraire sera appelée l’interprétation pythagoricienne (IP).
| Idéomorphie | Enfant (de 12 mois environ) | Humanité actuelle |
| Problèmes liés à l’altérité | L’énigme du monde pour le bébé | L’énigme de l’Univers pour l’humanité actuelle |
| Immaturité de l’accessibilité | L’inaccessibilité à la conscience des autres | Le caractère caché de la « masse manquante » |
| Unité organisationnelle | Solution par le langage | Solution par l’idéométrie |
Idéotableau sur l’ignorance de la science actuelle
D’après l’INP, la masse manquante est une hypothèse faussement formulée de la science actuelle (cosmologie) jusqu’à preuve du contraire. La meilleure actuellement faisable se fait par la bi-correspondance idéométrique entre l’enfant et l’humanité actuelle.
La permanence de l’objet et son potentiel réel
Le potentiel réel correspond en idéométrie à la permanence de l’objet en psychologie du développement de l’enfant; le potentiel réel des choses et des personnes lui importera d’ailleurs de plus en plus. De même, le développement futur de la science <nous> importera plus que son état courant.
Le passage du <sans langage> à l’<avec langage> est critique et correspond à l’état actuel de l’humanité. De ce fait, on passera bientôt de l’interprétation pythagoricienne (IP) spontanée à l’interprétation non pythagoricienne (INP) plus rigoureuse de la science. On passera ainsi du fétichisme de la pensée à sa critique de plus en plus générale, et de la capacité passive de la <permanence de l’objet> à sa capacité active. Ce sera de concert avec le recours à l’idéométrie et à son usage généralisé dans la recherche.
Remarque sur la critique du fétichisme de la pensée : Les idéomorphies permettront de comprendre que le vrai sens de nos mots sera plus riche qu’on ne l’aurait cru. La définition scientifique actuelle d’un mot, en effet, n’en épuise nullement le sens, qui au contraire vit et évolue avec les progrès de nos connaissances. La critique du fétichisme de la pensée a été développée dans le livre : Le Dieu imparfait. Essai de philosophie pour notre temps, par Yvon Provençal, Québec, Presses Inter Universitaires, 2006.