Compte-rendu de recherche à partir du General Evolution Research Group (GERG)
18 août 2018
On fait part ici de prédictions de nouvelles idées scientifiques sur le long terme. Cet article fait suite à l’ « Introduction aux mathématiques idéométriques » et une série d’articles (Cf. Agorathèque, 2016-…), et il consiste à expliquer comment l’idéométrie annonce une époque nouvelle caractérisée par des façons de penser et de vivre très différentes de ce qu’on aura vu et éprouvé jusqu’alors.
Introduction
Nous le savons bien : nos ancêtres ont fait preuve de rapacité les uns contre les autres lorsqu’ils ont conquis les territoires que nous habitons aujourd’hui. Nous ne croyons pas utile ni pertinent de nous questionner sur l’origine criminelle de richesses dont nous profitons tous, en toute bonne conscience.
En revanche nous cédons facilement à la tendance à condamner une personne ou un groupe sans preuve véritable de leur culpabilité. Nos abus verbaux les plus réprobateurs vont souvent de pair avec notre ignorance du fond des choses.
Précisions 1 : Dans l’expression « les territoires que nous habitons », le « nous » n’est pas confiné à ceux d’ici, mais recouvre pratiquement tous les groupes nationaux, partout (ou presque) sur la planète où un autre peuple vivait auparavant.
Précisions 2 : Certaines indications suggèrent que nous évoluons vers une autocritique plus rigoureuse que jamais. Toutefois le but visé ici n’est aucunement de culpabiliser, mais d’élucider ce que nous avons tendance à appeler « crimes » tout en visant surtout certaines personnes ou certains profilages.
N.B. : Les « précisions » consisteront en informations supplémentaires de nature à clarifier ou à expliquer le propos.
Nos crimes ordinaires auront été nombreux et il y en a plusieurs sortes. En voici d’autres :
Le harcèlement psychologique sous toutes ses formes nuisibles : ces « crimes », dont plusieurs ne sont pas encore reconnus, semblent souvent d’importance mineure dépendant des époques et des sociétés, mais également de l’âge et du sexe des personnes concernées.
Les « agressions douces » : propos, attitudes ou gestes qui visent à nuire et prennent des formes diverses. Il y a là un certain recoupement avec le harcèlement psychologique, la différence étant qu’ils ne sont pas nécessairement répétitifs et peuvent prendre un caractère circonstanciel.
L’indifférence aux problèmes graves des autres en général : on la considérera éventuellement comme une forme de négligence criminelle. Le « crime » ordinaire d’indifférence concerne entre autres l’attitude des personnes des pays riches envers les miséreux du monde en général.
L’indifférence à l’égard des souffrances des animaux d’élevage intensif, de compagnie, etc. soit envers les animaux, soit envers les personnes que cela blesse.
Précisions 1 : Certains crimes contre l’humanité seront longtemps demeurés des crimes ordinaires dans l’histoire jusqu’à notre époque. Il y a aujourd’hui moins d’indifférence que dans le passé lointain, mais la plupart des génocides ne troublent encore qu’assez peu de personnes dans le monde sauf lorsque les victimes leur sont culturellement assez proches. Le silence relatif des médias à cet égard le leur sera éventuellement reproché. D’autres crimes contre l’humanité seront reconnus éventuellement, par exemple, la culture du viol et la culture du rapt légal. Nous y reviendrons plus bas.
Précisions 2 : De plus en plus de recherches concerneront sans doute ceux des génocides qui n’auront suscité encore que peu de souci, et aussi plusieurs autres types de crimes ordinaires. La liste ici n’est pas exhaustive.
Le rôle de l’idéométrie consistera, entre autres, à mettre en lumière le caractère « normal » des crimes ordinaires dans l’histoire humaine, le sens du mot « normal » devant être lui-même élucidé, et à chercher des moyens nouveaux afin de contrer l’irrespect en général. Il faudra passer par les idéomorphies relatives au système immunitaire considéré dans son rapport avec l’équilibre du microbiome humain. Le système immunitaire et les concepts qui lui sont reliés dans le cas du jeune enfant (dont le système immunitaire est en formation) correspondront partiellement aux systèmes juridiques des sociétés actuelles, y compris la société internationale (ou mondiale). Ils permettront de mieux saisir le rôle des prisons et ce qui entoure l’institution moderne de l’incarcération des personnes, qui constitue encore l’un des pires crimes ordinaires contre l’humanité.
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I Les crimes ordinaires
Les crimes ordinaires seront définis comme des actes malveillants commis en toute bonne conscience contre d’autres personnes ou contre d’autres groupes que le sien.
Précisions 1 : L’expression « en toute bonne conscience » peut aussi bien vouloir dire « en accord apparent avec ses principes » qu’ « en minimisant le problème ».
Précisions 2 : D’après les chercheurs, les mentalités et les sensibilités s’apprennent et, avec le temps, elles se transforment. Elles vont de pair avec des systèmes de représentations collectives prévalant à une époque. L’époque actuelle en sera une de mutation de la sensibilité morale.
On est encore loin de l’échéance des changements profonds de sensibilité, ce qui signifie que beaucoup de nos comportements ou attitudes actuelles seront vus comme des « crimes ordinaires » qui passeront au futur comme… d’anciennes mœurs !
Une tendance historique profonde de la sensibilité est prévisible.
Précisions 1 : Plusieurs de nos crimes ordinaires découlent du simple fait que nous ne savons pas traiter toutes les personnes comme des « fins en soi », c’est-à-dire comme des personnes qui se donnent elles-mêmes leurs propres buts, comme des personnes autonomes, qui savent penser et se déterminer par elles-mêmes.
Beaucoup de nos attitudes ou comportements actuels sont des « crimes ordinaires » qui passeront au futur en bonne partie comme des lacunes graves de notre éducation !
La violence psychologique
Une sensibilité collective nouvelle apparaîtra en ce qui touche la gravité du harcèlement psychologique sous toutes ses formes. On le rangera progressivement parmi les crimes ordinaires contre l’humanité.
Précisions 1 : La violence psychologique, dite aussi violence morale, violence mentale, ou violence émotionnelle, est une forme de violence ou d’abus envers autrui qui n’est pas nécessairement accompagnée par une violence physique. On en prend conscience aujourd’hui plus que jamais.
Précisions 2 : La violence psychologique se caractérise aujourd’hui par le comportement moralement agressif ou violent d’un individu vis-à-vis d’un autre individu. Elle peut se manifester par des paroles ou des actes résultant en un traumatisme psychologique, pouvant inclure anxiété, dépression chronique, ou trouble de stress post-traumatique.
Précisions 3 : Le droit français, par exemple, définit actuellement la violence psychologique en « des actes répétés, qui peuvent être constitués de paroles et/ou d’autres agissements, d’une dégradation des conditions de vie entraînant une altération de la santé physique ou mentale. » La loi a été motivée surtout par les violences faites aux femmes et concerne « les violences exercées au sein du couple ou par un ancien conjoint, un ancien partenaire lié par un pacte civil de solidarité ou un ancien concubin ». Cependant il est établi que la violence psychologique envers le conjoint ou les enfants émane tout autant des femmes et des hommes que des enfants.
Précisions 4 : Sur l’ensemble des « agressions », la proportion des gens se déclarant victimes de « violences verbales » a connu un accroissement continu depuis les années 1980. La sensibilité à la violence psychologique semble croître même selon ses formes mineures lorsqu’elles se reproduisent.
Précisions 5 : On rapporte de façon pertinente une fréquence élevée de violence au sein des familles. La BBC a produit un documentaire sur la violence domestique, y compris les mauvais traitements d’ordre affectif. En plus de la violence de part et d’autre, au sein du couple, on a constaté que le développement cognitif et émotionnel des enfants est affecté par le comportement du père ou de la mère en raison du manque de ressources et d’abus sur le plan affectif (Cf. « Boys don’t cry », documentaire du 27 Février 2009 à la BBC).
Précisions 6 : Le harcèlement psychologique inclura de façon générale les petites attaques assorties de critiques moralisatrices.
Précisions 7 : « La notion de harcèlement ne semble pas, à première vue, relever du domaine législatif. Soumettre une ou plusieurs personnes à d’incessantes petites attaques, à des demandes, des critiques ou des réclamations continuelles, selon la définition du Grand Larousse, relève plus de la tactique guerrière (on parle de tirs de harcèlement) ou de techniques psychologiques que du phénomène juridique. Amorcée aux États-Unis et au Canada dès les années 1980, la reconnaissance de cette forme de violence gagne cependant peu à peu les législations européennes. Jusqu’à la loi de modernisation sociale du 17 janvier 2002, deux types d’agissements étaient sanctionnés par le droit pénal français sous le terme de harcèlement : le harcèlement sexuel sur le lieu de travail et le harcèlement téléphonique. La nouvelle loi a consacré la notion de harcèlement moral en droit du travail, désormais sanctionné comme un délit. Cette réforme s’inscrit dans une tendance générale des États occidentaux à légiférer en ce domaine. » (Extrait du rapport du Bureau international du travail (Violences au travail, 1998)
Précisions 8 : On parle depuis peu de l’enjeu des actes réitératifs et de la multivictimation, c’est-à-dire de la violence résidant dans le fait de la répétition de petites vexations.
Précisions 9 : Les justifications idéométriques sont présentées plus bas dans cet article. Il s’agira en gros de montrer comment les concepts de l’étude du système juridique correspondent en tant qu’ensemble structuré d’idées à ceux du système immunitaire du jeune enfant (de 18 mois environ), tout en faisant se correspondre l’équilibre socio-médiatique à l’équilibre microbiotique. Cela permettra de croire que la critique du harcèlement psychologique se poursuivra longtemps dans l’avenir. Plusieurs crimes ordinaires devraient être logiquement pointés du doigt dans le futur proche, entre autres tout harcèlement psychologique ou toute nuisance envers le développement de chacun et de son groupe, qu’il s’agisse d’une nation, d’un groupe religieux ou de tout autre groupe d’appartenance identitaire.
De nouveaux crimes ordinaires sont aujourd’hui en passe d’être dénoncés.
Précisions 1 : Par exemple, on se demandera de plus en plus pourquoi on élit et réélit des politiciens corrompus, c’est-à-dire des politiciens qui méprisent l’idée de citoyenneté et, ainsi, pourquoi le citoyen électeur qui les appuie se renie lui-même. Autre exemple, à nos méfaits environnementaux, se seront ajoutés les modes d’élevage intensif et cruel des animaux d’abattoir, lesquels seront de moins en moins tolérés si du moins, ce qui est prévisible, de nouveaux développements de la sensibilité se produisent en ce sens.
Le blâme destructif (ou condamnation morale destructive) en général sera de plus en plus considéré comme une forme d’abus verbal, en raison de son peu de justification éthique et de la nuisance qu’il représente envers le développement des personnes. Une critique constructive sera soigneusement distinguée du blâme destructif. Cette critique se fera pertinente tout en tâchant d’aider la personne ou le groupe visé à se développer vers le respect de soi et des autres.
Précisions 1 : Par exemple, le terrorisme ordinaire des conservateurs « régressistes » et des progressistes trop pressés, au point d’harceler, voire violenter et intimider, sera critiqué comme entretenant dans la société l’insensibilité à ce que les autres vivent.
D’autres crimes ordinaires des plus graves seront dévoilés et mis en lumière
La culture du viol
Nous avons commencé seulement, ici comme ailleurs dans le monde, à mettre en question nommément la culture du viol, c’est-à-dire le tissu culturel d’une société où prévalent des comportements et des pratiques instituées tendant à tolérer, voire encourager, le viol. Ce concept jouera un rôle central en matière de sensibilisation à la violence psychologique en général. Il semble que de tels traits culturels se sont retrouvés partout dans le monde.
Précisions 1 : « Ce que vivent les femmes, aujourd’hui, dans de nombreuses régions du monde, est insupportable, et on ne le sait pas assez. Aucune tradition, aucune coutume, aucune religion ne justifie qu’on assassine, qu’on brûle, qu’on lapide, qu’on viole une femme parce qu’elle est une femme. Rien ne justifie qu’on mutile les petites filles, qu’on les vende ou qu’on les prostitue. Rien ne justifie qu’on asservisse les femmes, qu’on les humilie, qu’on les prive des droits élémentaires de la personne. Et dans les pays comme le nôtre où l’égalité des droits ne leur est plus contestée, leurs conditions de vie demeurent plus difficiles que celles des hommes. Un monde noir, donc ? Oui, mais un monde qui peut encore changer partout où des femmes se battent et ouvrent des brèches, réveillent l’espoir, gagnent du terrain. » Christine Ockrent : Le livre noir de la condition des femmes (2007).
Précisions 2 : Les publications propagées par les réseaux sociaux en matière de nouveaux crimes reconnus auront été rendues possibles là où la ou les victimes auront pu se faire reconnaître comme telle sans passer d’abord par des médias officiels (grands journaux, canaux officiels de télévision, radios …). Ceux-ci n’auraient pas pu facilement prendre le risque de participer à la dénonciation de personnalités en vue telles que de grands producteurs de cinéma ou de grands chefs d’orchestre.
La prison : la culture du rapt légal
On critiquera sévèrement la culture du rapt légal : l’enlèvement par violence d’une personne et son incarcération afin de la punir en contrant ses possibilités de connaître un développement normal.
Précisions 1 : « L’ensemble des contraintes liées à l’enfermement carcéral (délitement du lien social, privation d’espace, appauvrissement sensoriel, altération de la perception du temps…) peut provoquer l’aggravation de certaines affections préexistantes à la détention mais également l’apparition de troubles réactionnels à l’emprisonnement. La mise sous écrou provoque en effet souvent un « choc carcéral » se traduisant par divers troubles du comportement : état de sidération et d’abattement, passages à l’acte hétéro et autoagressifs (agressions de personnels, conduites suicidaires…) » (Nathalie Przygodzki-Lionet, chercheuse en psychologie sociale).
Précisions 2 : Plusieurs enquêtes menées en milieu carcéral ont mis en évidence l’état de santé déplorable dans lequel se trouvent la plupart des personnes qui entrent en prison. Les diverses pathologies physiques et mentales constatées révèlent souvent les multiples épreuves et souffrances vécues avant l’incarcération.
Précisions 3 : L’emprisonnement continuera de se produire là où les ressources humaines ne seront pas encore capables de favoriser un développement normal des accusés condamnés tout en assurant une protection physique et psychologique suffisante envers d’autres personnes concernées.
Le développement de la sensibilité envers les contrevenants et les dissidents aura nettement commencé dès l’avènement de la démocratie moderne (voir les Tableaux 2, 3, 4).
Une sensibilisation progressive aux violences en général aura émergé depuis quelques décennies, en particulier celles qui paraissent les plus banales ou commises par les personnes passant pour exemplaires, notamment les parents, les enseignants, les religieux (voir le Tableau 4).
On se posera une question troublante : et si nos crimes ordinaires se ramenaient paradoxalement tous au même : le fait même d’employer le mot crime plutôt que ceux d’indifférence, d’ignorance, de faiblesse ou d’erreurs ?
Les crimes contre l’humanité : de qui ?
On se posera en particulier à ce sujet la question : lorsqu’on désigne des violences comme des crimes contre l’humanité et si on parle au nom de l’humanité en tant que plaignante, qui est responsable de ces violences sinon l’humanité, c’est-à-dire l’ensemble de tous les peuples ?
Précisions 1 : Les crimes contre l’humanité se définissent aujourd’hui comme l’assassinat, l’extermination, la réduction en esclavage, la déportation, et tout autre acte inhumain commis contre toute population civile (Mario Bettati, Encyclopédie Universalis, 2018).
Précisions 2 : On peut commencer à comprendre que l’humanité (les personnes et les groupes humains) a pu effectuer tant de crimes qui sont restés si longtemps sans véritable autocritique justement parce que ces crimes étaient des crimes ordinaires d’une façon ou d’une autre, c’est-à-dire commis en toute bonne foi, et que les criminels étaient convaincus d’agir en accord avec leurs principes, mais naïvement.
Ces crimes seront considérés comme des crimes ordinaires de l’histoire, les responsables étant généralement des personnes dont le statut civil ou militaire implique la responsabilité d’une ou de plusieurs nations.
Précisions 1 : Les crimes contre l’humanité auront englobé progressivement de plus en plus de mauvais traitements « ordinaires » à l’échelle des sociétés et des groupes. En 2001, la France reconnaissait officiellement que la traite des Noirs et l’esclavage constituaient des crimes contre l’humanité, et en 2016, le viol, l’esclavage sexuel, la prostitution forcée, la grossesse forcée, la stérilisation forcée ou toute autre forme de violence sexuelle de gravité comparable lorsqu’ils sont commis contre une population civile. On aura commencé également à reconnaître les autres actes dits inhumains de caractère analogue causant intentionnellement de grandes souffrances ou des atteintes graves à l’intégrité physique ou à la santé physique ou mentale. La dénonciation de ces crimes se trouve faite par une nation ou plusieurs nations qui en visent une ou plusieurs autres. La « dilution du concept » constituait un risque évident, mais ensuite on aura parlé plutôt de conséquences logiques du concept en tant que programme pour l’avenir (Crime contre l’humanité, Wikipédia, août 2018).
Précisions 2 : On appellera crime contre l’humanité la situation actuelle des nations dans le monde. Il existe un grand nombre de peuples qui sont encore en attente de leur reconnaissance comme peuples par les autres. On peut bien sûr penser aux Québécois, aux Catalans ou encore aux Rohingyas. Il y a aussi, par exemple, les nations du Haut-Karabagh, de la Palestine, de la République arabe sahraouie démocratique, de Taïwan, d’Abkhazie, de l’Ossétie du Sud, de la République turque de Chypre du Nord…qui sont autant de nations non encore reconnues par l’ONU (ou par ce qui est appelé « la communauté internationale » dans les médias occidentaux, ce qui revient au même ici). Il semble que la plupart des États dans le monde sont en fait plurinationaux, sans reconnaissance par les médias, ce qui signifie que beaucoup de nations sont occultées. Cf. par exemple, Ernest Gellner (Nations and Nationalism, Cornell University Press, Ithaca et Londres, 1983), Stéphane Pierré-Caps (La multination. L’avenir des minorités en Europe centrale et orientale, Paris, Odile Jacob, 1995), Bertrand Badie (La fin des Territoires, Paris, Fayard, 1995)…
L’idéométrie comme nouvel éclairage
En ce qui concerne les crimes en général, on cherche souvent le risque nul ou presque nul. On voudra plutôt un risque normal. L’idéométrie permettra un transfert d’idées de la structure de psychologie à celle de la socio-histoire…
| Idéomorphie | Enfant (de 18 mois environ) | Humanité actuelle |
| Acquisition du code générateur de la s.c. (structure complète) | Apprentissage du langage | Découverte et application de la méthode et de la recherche idéométriques |
| Survenue probable et normale d’anomalies corrigibles dans le développement de la s.c. | Survenue probable et normale de malaises et de troubles d’humeur dans le développement de l’enfant | Survenue probable et normale de fraudes et délits, de crises et de troubles sociaux dans le développement humain |
| Risques normaux d’accidents lors du développement de la reproduction de la s.c. | Les personnes maternantes essaient de faire comprendre à l’enfant que ce qu’il ressent est normal ou, en tout cas, pas très grave. | L’humanité se découvre comme étant probablement <en santé> et que son développement est normal en dépit des crises et divers troubles de l’humanité actuelle. |
Tableau 1 : Correspondances idéométriques entre l’enfant de 18 mois et l’humanité actuelle
Précisions : L’enfant sans langage ne peut savoir s’il est en santé ou non, ni s’il est normal ou non, et il ne peut avoir la moindre idée claire des risques normaux, alors qu’il tend soit à exagérer les risques, soit à les négliger. Nos risques à long terme peuvent nous paraître graves et anormaux à court terme (jours ou années d’une vie humaine), même s’ils sont <normaux> aux yeux des déités, alors que des risques graves existent dont nous ne soupçonnons pas encore l’existence.
II Le microbiome et le système immunitaire humains
Un microbiome consiste, pour un individu donné, en une sorte de communauté écologique comportant des micro-organismes commensaux, symbiotiques ou pathogènes, ce qui inclut des bactéries, des archées, des protistes, des fungi, des virus… Le microbiome est depuis peu réputé jouer un rôle déterminant pour la santé ou l’équilibre immunologique, hormonal et peut-être nerveux du sujet.
Les mœurs évolueront en correspondance avec le microbiome qui se forme chez l’enfant. Les mœurs de la situation de respect correspondent au microbiome partiellement formé et stabilisé de l’enfant. Nos crimes ordinaires correspondent à ce qui va de pair avec les débuts du microbiome de l’enfant puis, lorsque les microbes sont inscrits dans le mutualisme du microbiome, cela correspond au respect de tous y compris d’éventuels dissidents. Le soi sera redéfini de façon à les inclure tout en tenant compte du mode d’équilibre social en correspondance avec celui de l’équilibre corporel.
| Idéomorphie | Enfant (de 18 mois environ) | Humanité actuelle |
| Restructuration complexifiante d’après le code de base de la s.c. | Formation conjointe du microbiome et du système nerveux | Développement humain touchant les mœurs et la sensibilité morale, et le GEA |
Tableau 2 : Justifier la normalité de la sensibilité en correspondance avec l’établissement de l’équilibre du microbiome et du système nerveux chez l’enfant
Précisions 1 : Le système nerveux complet de l’enfant correspond au GEA incluant les médias de masse en plus des publications spécialisées.
Rappel : Le GEA est le grand ensemble autoréférentiel, incluant tous les livres, articles et autres documents auxquels on peut effectivement se référer. Il correspond en gros au cerveau de l’enfant.
Précisions 2 : D’emblée, ce que la correspondance entre les médias et le système nerveux indique est que l’influence des médias sur le système judiciaire est plus profonde qu’on ne l’avait cru, et que c’est aux médias qu’il faut surtout s’attaquer afin de contrer la délinquance ou le crime. En particulier, les médias auront un rôle crucial en vue de l’inclusion de tous et de leurs groupes identitaires respectifs.
| Idéomorphie | Enfant (de 18 mois environ) | Humanité actuelle |
| Système auto-correcteur de la duplication conforme au code de la s.c. | Système immunitaire conçu comme détruisant des corps étrangers | Système juridique et pénal sanctionnant des groupes par le rejet de leur pleine reconnaissance humaine en imposant la prison-sanction punitive d’après une idéologie conséquentialiste, sorte de mise à mort référentielle |
| Système de protection d’un corps en partie instable en train de se développer | Système immunitaire se formant de façon conjointe avec les microbiotes humains | Système juridique se formant selon l’éthique du respect, conjointement avec les étrangers et les dissidents |
Tableau 3 : <Système immunitaire> et <microbiome>
Le système immunitaire de l’enfant (de 18 mois env.) est incomplet et le laisse vulnérable, mais permet au microbiome de se former. De même, le système judiciaire de l’humanité actuelle devra devenir plus efficace contre les cyberattaques, mais sans empêcher les autres, qu’ils soient dissidents, sans-abri, LGBTQ…, de se développer librement selon leurs voies, même s’ils ont un comportement déviant.
Précisions 1 : Un paradoxe réside dans le caractère à la fois externe et interne de la prison – les détenus sont-ils encore des humains à inclure socialement ? –, comme dans le cas du microbiome – les micro-organismes du microbiome font-ils ou non partie de l’identité de l’individu, qui est d’abord liée à son génome ?
| Idéomorphie | Enfant (de 18 mois environ) | Humanité actuelle |
| Paradoxe de l’externe-interne dans les idées : analogie avec la « bouteille de Klein » dans l’espace des idées | Paradoxe immunologique : les microbiotes à la fois externes au corps organique de l’enfant et internes à son holobionte (individu en tant qu’organisme et microbiotes) | Paradoxe pénitentiaire du criminel-dissident, à la fois exclu, en tant que dissident, et inclus dans la société, en tant que lié par le respect des personnes |
| <Espace topologique> : surface unique et complète | Coexistence de micro-organismes et de virus avec l’organisme dans le même individu | Coexistence de dissidents en tant que « réinsérés » dans le même corps social |
Tableau 4 : Le paradoxe de l’interne et de l’externe
Rappel : La correspondance repose sur la logique de la séquence des structures complètes (atome =>> cellule =>> être humain =>> humanité globale) et sur celle des déterminations qu’elle suppose (interactions physiques =>> interactions biologiques =>> interactions humaines individuelles =>> interactions humaines des groupes).
Punition constructive et punition destructive
Le « paradoxe pénitentiaire » exprime donc la contradiction entre les fonctions de sanction et de réhabilitation de la prison. Ce paradoxe fait écho à celui du microbiome, qui est à la fois extérieur et intérieur à l’organisme. Le système immunitaire concerne les antigènes qui ne sont pas adaptés au microbiome ; chez l’adulte, les antigènes sont en mutualisme ; chez l’enfant, ils sont encore tenus à l’extérieur du corps. Les prisons deviendront une sorte de monde parallèle où certains seront conduits pour le bien de tous. Le paradoxe remet en question l’identité même de l’individu.
Précisions 1 : On distinguera entre la punition destructive et la punition constructive, la première étant celle qui est infligée à l’étranger ou au dissident, ou encore à un autre groupe, et la seconde étant administrée envers une personne consentante ou susceptible d’être consentante, une personne qui se veut fidèle au groupe qui la punit.
Précisions 2 : Selon la problématique de la punition constructive, les femmes et les hommes détenus ne devraient être privés que d’une liberté partielle d’aller et de venir en certains lieux, rien d’autre. Cela coïncide avec l’horizon égalitariste et humaniste qui aura motivé déjà toute une série de réformes pénitentiaires. Résultant de la critique du système carcéral telle qu’elle s’est formulée à partir des années 1970, cette position supplantera la tendance punitive.
Précisions 3 : Une vision de la prison comme lieu de rééducation aura été ainsi dépassée dans la modernité récente. La prison aura eu alors l’ambition de changer les délinquants pour les adapter à la vie normale en société. L’idée forte était celle du redressement, donner une forme adéquate à des délinquants qui auraient « poussé de travers ».
À sa limite logique, la criminalisation deviendra elle-même un crime, ce qui rendra la notion de crime intenable. C’est pourquoi on préférera parler par exemple d’inconscience, d’anciennes mœurs violentes ou de lacunes éducatives graves.
Précisions 1 : Une autopunition de la société : Des comportement jadis intolérables deviennent vus comme normaux, voire valables, dans le monde entier : avortement, euthanasie, consommation de psychotropes…. et les libérations conditionnelles, professions d’athéisme, homosexualité et LGBTQ affichées… Leurs condamnations seront vues comme des erreurs dues à l’ignorance et à l’insensibilité.
Précisions 2 : Par correspondance, toutes les cellules du microbiome sont utiles, y compris des micro-organismes qui seraient nocifs dans l’organisme s’ils n’étaient pas adaptés au microbiome. Si le système immunitaire détruisait le microbiome, il ferait le contraire de ce que lui assignent ses fonctions normales et nuirait grandement à la santé de l’individu.
L’équilibre
Un équilibre relatif caractérisera le monde sociopolitique, un équilibre qui inclura beaucoup de projets et d’opinions de différentes tendances plus ou moins de gauche ou de droite, autour d’un centre, de projets et de mouvements différents, de tendances opposées, dont certains présenteront des risques mesurés pour la poursuite du développement humain. On parlera alors de « politique éthique » plutôt que de gauche ou de droite.
Les connaissances en physiologie permettront de mieux comprendre le développement humain et les dangers auxquels il sera exposé.
L’humanité connaîtra un équilibre relatif qui représentera la fin des crises les plus graves sociopolitiques, économiques, etc.
| Idéomorphie | Enfant (de 18 mois environ) | Humanité actuelle |
| Équilibre normal de la s.c. en tant que lié à la formation de son identité | Équilibre psychique et physiologique de l’enfant en tant que lié à celui de ses microbiotes | Équilibre politique et économique de l’humanité en tant que lié à celui de ses individus ou groupes déviants |
Tableau 5 : L’équilibre dans le développement complexe
L’équilibre est inclusif envers tous les individus et groupes humains.
| Idéomorphie | Enfant (de 18 mois environ) | Humanité actuelle |
| Système auto-protecteur | Système immunitaire | Système juridique mondial |
| Structure de réciprocité | Développement conjoint du système nerveux et des microbiotes | Développement conjoint du GEA et des réseaux sociaux |
| Structures élémentaires (plus ou moins anciennes dans la temporalité concernée) | Bactéries, archées, protistes, fungi… et aussi virus… | Textes, argumentaires, thèses, images, photos et vidéos, émoticônes… |
Tableau 6 : Correspondances des systèmes auto-protecteurs
N.B. : Un microbiote est un ensemble de micro-organismes vivant dans un environnement spécifique chez un organisme. Ainsi un individu humain comporte plusieurs sortes de microbiotes : intestinal, cutané, pulmonaire…
Les chercheurs se poseront des questions sur les réseaux sociaux et les médias du futur : quelles sortes de regroupements y aura-t-il ? Combien de personnes s’exprimeront-elles dans chacune des différentes sortes de regroupements ? Quelle sorte d’équilibre à long terme s’y établira-t-il ou quelles sortes de déséquilibres y seront-elles à craindre ? Que signifiera la « santé » de l’humanité ? Quelle sorte de croissance et quelle sorte de développement se poursuivront-ils au cours des siècles à venir ? Quelles sortes de mœurs et de sensibilités y prévaudront-ils ?
La tendance historique de la sensibilité face à la violence
On découvrira que le type de sensibilité qui paraît normal, à chaque époque du long développement humain, évolue et est susceptible de connaître de profondes transformations par la suite.
Précisions 1 : Un changement profond des sensibilités poursuit normalement son cours dans la longue temporalité, depuis déjà un passé relativement lointain y compris, semble-t-il, chez les grands auteurs : Platon, Pascal, Kant, Sartre… : quelle importance accordera-t-on à ce changement en éthique sur le plan sociopolitique, en particulier lorsque l’éthique influe sur le droit?
Précisions 2 : Transformer la situation générale de nos crimes ordinaires requerra le long terme, étant donné les transformations de la sensibilité collective que cela présuppose. Dans le terme courant, tout progrès paraît contrebalancé, voire annulé, par les reculs temporaires normaux des sociétés politiques.
Précisions 2 : Une étude française (coordonnée par Pierre G. Coslin, Brigitte Tison, 2010) a découvert que les « professionnels intervenant dans le cadre de l’enfance en danger, c’est-à-dire des psychologues, des médecins, des travailleurs sociaux, des écoutants de centre d’appel, des enseignants de primaire et des gendarmes, reconnaissent mal ce qui est du ressort de la violence psychologique, et ne sont donc guère à même de la dépister ». Il faudra par exemple apprendre à parler de façon cohérente d’autonomie individuelle, de reconnaissance de la personne et de son groupe (national, religieux…) et d’aide au développement autonome du groupe d’appartenance de cette personne, quelles que soient le genre, l’orientation sexuelle… de cette personne, quels que soient sa nation ou son groupe religieux…
Pour conclure, quelle est notre responsabilité ?
Les actions violentes entreprises intentionnellement continueront de faire des victimes qui refuseront encore, en général, de pardonner et de souffrir en silence, et les procédés juridiques institutionnels répondront encore de façon à satisfaire de tels besoins. Toutefois les procédés d’incarcération tendront vers une fonction essentiellement de protection (aussi bien du public que du prévenu ou du détentionnaire) plutôt que de sanctions ou punitions.
Précisions 1 : Pour des raisons éthiques, on préférera appeler détentionnaire celui qui aura été jusque-là appelé plutôt le « condamné » ou le « criminel », deux termes qui tomberont progressivement en désuétude.
L’intention de fond
On comprendra que la meilleure protection des personnes exige la prise en compte de l’intention de fond des contrevenants et des détentionnaires.
Précisions 1 : On s’interrogera de façon sensée et respectueuse sur l’intention de fond des personnes qui commettent des actions malveillantes envers d’autres, et on mettra en lumière la naïveté de leur propre conception de la « juste violence » envers leurs victimes.
Précisions 2 : On distinguera entre l’intention légaliste qui définit l’acte interdit plutôt que le sentiment ou la tendance, et l’intention de fond, laissée jusque-là aux théologiens et aux psychanalystes, qui concerne aussi bien l’acte que ses conséquences qu’avant de poser l’acte, l’individu « estimait » devoir être heureuses ou valables. L’intention de fond sera prise en compte en même temps que tout un contexte plus ou moins imaginaire.
On se posera la question de principe : un acte et ses conséquences peuvent-ils avoir été entièrement voulus ?
Précisions 1 : On constatera que, la plupart du temps, ce que la personne voulait réellement ne lui était pas entièrement prévisible avant qu’elle ait effectué un acte et encore moins d’après sa seule intention de fond.
On considérera de façon générale le cas de l’enfant en tant que transposé en celui de l’adulte plus ou moins conscient de ce qu’il fait. Que voulait-il ? que pouvait-il prévoir ?
Précisions 1 : Dans la mesure où l’enfant a tendance à se juger lui-même injustement, l’idée même de culpabilité est subordonnée à la question de savoir si l’infraction peut être reprochée à un agent ignorant ou naïf.
Précisions 2 : La minorité exclut la pleine responsabilité, avec des degrés. Par exemple, la présomption d’irresponsabilité entre treize et dix-huit ans, et la non-imputabilité de principe jusqu’à treize ans (Luc Vilar, Droit pénal, Encyclopædia Universalis, 17 août 2018)
La présomption d’irresponsabilité relative sera étendue à tous les cas d’adultes plus ou moins conscients de ce qu’ils font et de ce qu’ils voulaient réellement faire.
Précisions 1 : Le terme adulte pris au sens le plus courant désigne par définition l’individu qui a atteint sa maturité, c’est-à-dire son plein développement physique, émotif et intellectuel. Or le plein développement d’une personne est clairement plus une idée qu’une réalité. L’adulte en un sens réaliste sera donc un adultus, « qui a grandi », mais qui n’a pas pour autant atteint son plein développement. En fait, il en est loin, y compris dans sa façon de se culpabiliser.
Comprendre ce que sont les intentions de fond et les intentions secondaires des autres sera requis afin d’évaluer de façon éthique leurs actes, comportements et attitudes. Comment les enfants développent-ils leur capacité de comprendre les intentions et les comportements des autres? Telle sera l’une des recherches les plus importantes afin de mieux comprendre l’avenir de l’humanité.
Précisions 1 : Aussi bien lorsqu’il s’agit de comprendre les actes d’un enfant ou d’un adulte, comprendre son intention réelle sera essentiel au plein respect qu’on lui porte. L’enfant apprendra à louer ou à blâmer les autres d’après le fait que ceux-ci agissent selon leurs intentions et il apprendra peu à peu à distinguer les intentions de fond des intentions secondaires. Ainsi, lorsque sa mère est auprès de lui et qu’elle pose des gestes pour lui, il doit apprendre que, quoi qu’il lui en coûte, elle a l’intention de le faire pour le bien de son enfant. Avant d’y parvenir entièrement, il se révoltera souvent et s’y refusera. L’enfant devra apprendre que l’intention la plus profonde et la plus vraie de sa mère est de favoriser le plus possible son développement normal, avec tous les moyens dont elle dispose. Elle espère qu’il le comprendra avant de juger les gestes qu’elle pose pour lui.
Remarque : Dans le domaine de l’intelligence artificielle, le concept d’autonomie de fond se ramènera à celui d’autonomie directionnelle définie dans l’article « Quel effet cela fait-il d’être idéomètre? » (Revue d’idéométrie, 21 mai 2018)
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