Compte-rendu de recherche à partir du General Evolution Research Group (GERG)

21 mai 2018

Résumé : On fait part ici de prédictions de nouvelles idées scientifiques sur le long terme, incluant de nouveaux concepts, de nouvelles hypothèses, de nouvelles théories, etc., obtenues par des calculs idéométriques à partir des idées scientifiques existant présentement. Cet article fait suite à l’ « Introduction aux mathématiques idéométriques » et une série d’articles (Cf. Agorathèque, 2016-…), et il consiste à expliquer comment l’idéométrie annonce une époque nouvelle caractérisée par des façons de penser et de vivre très différentes de celles que l’on connaît.

I   Introduction 

En 1974, le philosophe Thomas Nagel a publié un article retentissant dont le titre était « Quel effet cela fait-il d’être une chauve-souris ? » (« What it is like to be a bat ? ». Le principal but visé par Nagel dans ce texte était sans doute de critiquer l’idée qu’on puisse expliquer ce qu’est la conscience en la réduisant à un mécanisme fonctionnel. De même ici, la super-conscience du cerveau global (le réseau planétaire complexe) – et la super-vie de l’humanité qu’elle implique –  seront comprises comme irréductibles à tout ce qu’on aura connu jusqu’alors.

 

Bref historique de la recherche idéométrique

L’un des principes des premières recherches idéométriques était en gros que « seul le fantastique a des chances d’être vrai » selon le mot fameux attribué à Teilhard de Chardin. C’est en 1985-1987 que furent découvertes d’inexplicables correspondances entre les idées de différentes sciences. Comme celles-ci se sont développées indépendamment les unes des autres, de telles correspondances ne découlaient nullement d’une construction volontaire des chercheurs. Il fallait donc les comprendre comme laissant voir une structure cachée révélant peut-être la véritable nature des sciences, soit une structure utile découlant du réel mais sans rapport direct avec lui. Notre science était donc probablement factice, un peu comme un décor. Plus tard, en 1995-1997, mes recherches mettaient en évidence ce qui allait devenir l’important modèle idéométrique de l’enfant, qui sera dorénavant abrégé en « Modèle de l’enfant » (ou en plus abrégé « Me »), dont découlerait, quelques années plus tard, le Projet Respect.

La Revue d’idéométrie présentera, à partir de 2016, les premiers résultats de recherche systématique en idéométrie.

Précisions : La Revue d’Idéométrie se distinguera par son format quasi périodique ; elle relève présentement de la littérature grise, c’est-à-dire un ensemble de documents reproduits et diffusés en dehors des circuits commerciaux de l’édition. Elle se présentera au public d’Internet comme un ensemble de travaux de recherches en libre accès ne nécessitant aucune spécialisation particulière, mais seulement un peu d’entraînement à lire et à comprendre les tableaux idéométriques, dont chacune des rangées constitue à la fois une séquence d’idées scientifiques et une sorte de mot. Ainsi chaque tableau représentera un <propos>.

Rappel : Les chevrons « < » et « > », comme dans « <propos> », permettent d’exprimer les idées telles qu’elles seront généralisées par l’idéomorphisme ou, en d’autres termes, telles qu’elles seront pensées et repensées dans la longue durée à venir.

 

1   Le charisme immédiat

Le charisme immédiat sera ici défini comme ce type d’influence qui émane d’un texte, d’un auteur ou d’un groupe, et qui les fait apparaître, aussitôt que publié, comme important, comme une référence valable. Le charisme ainsi entendu s’appliquera donc à tout texte ou contenu de texte qui convainc, qui module la force qui en émane et qui suscite éventuellement plusieurs autres textes plus ou moins charismatiques. On pourra se servir de ce terme en particulier pour désigner le degré d’influence des idées pour en susciter rapidement d’autres, que ce soit en science, en philosophie ou dans tout autre domaine de recherche.

Précisions : Le charisme peut être défini comme une sensation subjective indéfinissable, un talent que semble posséder une personne capable de susciter l’accord, parfois la reconnaissance par un grand nombre de personnes.

Le charisme immédiat représentera la recherche telle qu’elle est comprise actuellement, soit celle qui donnera des résultats immédiatement valorisables par les chercheurs du moment dans un champ disciplinaire particulier. Cette situation découlera du fait que la recherche, avant l’idéométrie, aura été une activité difficilement planifiable. Si on essaie de mesurer la recherche, on devra se baser sur des indicateurs quantitatifs arbitraires et indirects tels que le nombre d’articles publiés par le chercheur ou le nombre de citations qui en sont faites. Après l’arrivée de l’Internet, on aura innové en dénombrant les téléchargements de publications sur certains serveurs. Envisagés dans l’histoire, ce type de critère aurait fâcheusement sous-estimé les œuvres des philosophes au profit de la Bible ou du Coran. Finalement, l’idéométrie ne pourra être évaluée au moyen de ces indicateurs parce qu’ils seront incapables de mesurer l’originalité et la robustesse des connaissances produites dans la longue durée, de même que leur potentiel d’application et d’influence. L’idéométrie fera voir que cette situation de l’humanité est toutefois normale encore, en correspondance idéomorphique, comme on le verra, avec celle de l’enfant qui doit, pour juger, se fier à ses impressions immédiates.

On montrera que toute l’évolution du savoir dans l’avenir passera par l’idéométrie, ce qui correspond à l’usage que l’enfant devra faire du langage afin de savoir et de comprendre.

Idéomètres, toutes et tous le seront plus ou moins, qu’elles ou qu’ils soient philosophes, scientifiques, théologien(ne)s ou simplement citoyen(ne)s éclairé(e)s.

Rappel : L’un des aspects les plus déconcertants de l’idéométrie et de l’espèce de calcul d’idées qu’elle implique est que l’humanité y apparaît sous les traits détaillés d’un enfant, de 18 mois environ, en tant qu’idée centrale de la psychologie du développement de l’enfant où il acquiert le langage. Or cet enfant a naturellement une mère ou, du moins, une ou plusieurs personnes maternantes qui s’occupent de lui. La théologie aura donc une pertinence dans le Modèle de l’enfant, même s’il s’agit d’une déité profondément différente de celles des religions existantes. Ajoutons ici que l’enfant et sa mère, et éventuellement d’autres personnes, apparaissent comme des projections idéométriques à situer dans un espace abstrait de type mathématique. Enfin, l’espèce de cerveau global qui est actuellement en train de se former sur la planète serait une première déité étrange et pourtant on ne peut plus familière puisqu’elle correspond à l’enfant. On se posera ici des questions telles que celle-ci : pouvons-nous échanger avec elle ? (Cf. « Déités étranges et familières, Revue d’idéométrie, Agorathèque, 31 mars 2017)

  

2    Comment partager la vie <ordinaire> des déités…

 L’idéomètre se posera des questions sur les déités et ce qu’elles font couramment. Il se posera par exemple des questions telles que : Qu’est-ce qui est banal pour la déité ? De quoi sont tissés ses jours et ses façons de passer le temps, ses occupations préférées, ses moments de bonheur, ses rencontres ?

On peut prédire dès maintenant quelques éléments de réponse. Pour nous, ce qui se passera dans le vécu de la déité-humanité se déroulera dans notre longue temporalité, donc pendant des siècles et des millénaires à venir. On retrouvera ces détails en partie dans l’histoire du GEA et, notamment, dans les innovations marquantes au fil des siècles, sur les plans des idées scientifiques ou philosophiques.

Rappel : Le GEA est le grand ensemble autoréférentiel, incluant tous les livres, articles et autres documents auxquels on peut effectivement se référer. Il correspond en gros au cerveau de l’enfant.

Qu’est-ce que l’humanité actuelle est en train de faire ? D’après l’idéométrie, elle fait plusieurs choses à la fois. Pour le voir, il faut se baser sur ce que fait l’enfant à un moment donné. Il digère, il respire sans trop y penser, il observe dans la temporalité ordinaire certaines choses, il joue… Sur le chemin de son développement, il rencontre des choses et des personnes.

On déterminera ce que la déité-humanité est en train de faire à un moment donné. Pour en savoir quelque chose on aura recours à la correspondance idéométrique entre l’humain individuel et le neurone.

Précisions : L’humain pourrait croire qu’il fait bien plus, à chaque instant, que n’en fait l’humanité globalement. C’est à comprendre d’après les temporalités respectives, courte (ou ordinaire) pour l’individu, longue pour l’humanité. Pour tenter de le comprendre à ces deux niveaux très différents, on peut alors se baser sur la micro-temporalité et l’activité des neurones en particulier bien plus rapide encore que celle de l’individu. Le neurone a en quelque sorte son propre point de vue. Ses milliers de fibres nerveuses, dont les dendrites (entrée de l’information) et les prolongements axonaux (sortie de l’information), donnent une idée de la complexité de ses actions à chaque fraction de seconde. En gros, comme dans les cas de l’individu et de l’humanité globale, la différence entre le neurone et l’individu réside d’abord dans leurs temporalités respectives, très brève dans le cas du neurone, ordinaire (disons) dans le cas de l’individu, et longue dans le cas de l’humanité. Parmi les activités de la déité-humanité, se trouvent un grand nombre de recherches scientifiques, d’actions politiques et de productions esthétiques notables à l’échelle du monde, le tout communiquant par des myriades d’ordinateurs.

À chaque instant, l’enfant est conscient de plusieurs choses à la fois : du bruit extérieur, de l’existence de ses mains, de ses pieds, de son ventre… d’un problème ludique à résoudre comme d’atteindre un objet qui l’intrigue… De même, l’humanité actuelle par ses recherches scientifiques ou philosophiques : elle a une science des nombres, une science de ses technologies, de ses communications internes… une connaissance pratique du problème d’envoyer des humains sur la Lune ou sur Mars… Et, encore par correspondance, le neurone en un laps de temps très court, peut également faire plusieurs choses à la fois. Et de même, à un autre niveau la déité fait bien des choses à la fois mais avec deux différences essentielles, sa longue temporalité et sa complexité mathématico-idéométrique. Nous pourrons collectivement, par le moyen de l’idéométrie, influencer les déités. Comparons avec ce que fait une personne. <Écoutons> ce que dit le Tableau 1, qui est en fait un certain <discours>, qui résume tout ce qui précède ici et nous <dit> encore plus, par exemple en ce qui concerne les rapports globaux entre des champs disciplinaires séparés qui les ignorent presque complètement : 

Idéomorphie Enfant Humanité
Éléments de la structure complète (s.c.) Neurone Auteur individuel / lecteur individuel
Relations entre les éléments de la s.c. Fibres nerveuses Liens référentiels
Liens en provenance d’autres éléments de la s.c. Dendrites (entrées de l’information) Références aux auteurs
Liens vers d’autres éléments de la s.c. Prolongements axonaux (sorties de l’information) Références par les lecteurs
D’une temporalité plus courte vers une temporalité plus longue De la micro-temporalité vers la temporalité ordinaire De la temporalité ordinaire vers la temporalité longue
Liens en provenance du milieu extérieur Perception auditive, visuelle… Références aux nombres, figures géométriques…
Liens en provenance du milieu intérieur Perception de ses mains, son ses jambes… Références à des ouvrages de sciences appliquées
Capacité d’action sur des s.c. d’origine Capacité d’action sur la mère, le père ou autres maternantes Capacité d’influer sur les déités <parentales> ou <maternantes>

Tableau 1 : Correspondances idéométriques entre l’enfant de 18 mois et l’humanité actuelle

Le Tableau 1 comporte une première colonne intitulée « Idéomorphie » définissant de façon générale une caractéristique de l’enfant ou de l’humanité considérés en tant que structure complète. Les deux autres colonnes comportent les applications de ces caractéristiques aux deux cas respectifs de l’enfant et de l’humanité. L’idéomorphie représente l’idée la plus générale associable à une séquence idéométrique. Celle de la structure complète inclut aussi bien les idées d’atome, de la cellule, de l’individu humain que de l’humanité globale.

N.B. : Pour bien comprendre un tableau idéométrique, il faudra le lire et le relire de façon détaillée, rangée par rangée puis colonne par colonne, et ensuite le considérer dans son ensemble, et enfin s’absorber en lui comme en une méditation profonde. Ainsi on pourra en quelque sorte l’<entendre>.

Être idéomètre, ce sera entre autres, être capable de <percevoir> les <qualia> à tous les niveaux connus à la fois.

On peut déjà en avoir une idée au moyen de la séquence idéométrique des <qualia> :

Influx électriques entre cellules =>> Qualia perceptuels =>> Objets mathématiques (concernant la théorie physico-mathématique sur la perception concernée, soit lumière, son, contact matériel etc.)

Quelques précisions et rappels :        1) Ainsi l’expression « <qualia> » représente des objets perçus à différents niveaux ontologiques, par exemple, le « Bleu » et l’addition algébrique « a + b ».

2) Il faudra comprendre les objets mathématiques comme des points de références; on s’y réfère de façon essentielle en science, et eux-mêmes réfèrent, généralement de façon implicite, à d’autres objets mathématiques. L’humain aura en quelque sorte « perçu » les objets mathématiques en découvrant de façon marquante, comme l’auront fait les Thalès, Platon, Archimède, ou les al-Khuwārizm, Euler, Cantor… en les redécouvrant comme chacun peut ou pourra le faire.

La séquence des <qualia> est ci-dessous reproduite et explicitée en tableau idéométrique formé d’une séquence d’idées scientifiques et d’une séquence de descriptions correspondantes :

Cellule neuronale Enfant Humanité
Influx nerveux reçu ou émis par une cellule neuronale Qualia perceptuels, soit des sons, couleurs, formes, etc. perçus par l’enfant Objets mathématiques, soit nombres, formes géométriques, formules, etc. lus ou découverts par des chercheurs

Le cerveau humain et ses éléments les <perçoivent> spontanément aux deux premiers niveaux, mais non au troisième (objets mathématiques), où il lui faut un entraînement suffisant. On notera en outre que les idées scientifiques (ou objets idéométriques) sont à considérer comme des objets mathématiques.

L’humanité se développera en faisant des recherches au moyen des mathématiques y compris, de plus en plus, l’idéométrie. Elle se vouera à des projets à long terme dont le sens ne sera compréhensible que par l’idéométrie.

La déité-humanité

Il nous faudra réaliser l’importance d’en savoir plus sur l’<adulte> global que nous deviendrons.

Précisions : Cette déité-humanité <enfant>, qui est-elle donc ? Que pouvons-nous savoir sur elle et sur son monde ? Les différentes religions connues (qui se sont développées surtout avant la modernité) ne nous éclairent encore que très peu. Nous le saurons lorsque nous aurons suffisamment développé le Me pour découvrir les correspondances appropriées au niveau de la déité humanité dans le passé.

3   Comment <saisir> notre unité en tant qu’humanité ?

Voici, sur le plan technique, quelques jalons historiques récents de la formation matérielle d’une conscience globale unique :

1966-1969 : Lancement du projet Arpanet, première transmission de messages découpés en paquets sur une grande échelle, techniquement l’embryon d’Internet

1989 : Naissance au CERN du Web, qui en 1990 sera baptisé World Wide Web et qui donnera un accès rapide aux sites web

1990-1995 : Accès du grand public à Internet, dont les services incluront la navigation sur le web, le courrier électronique, le pair-à-pair (où les clients sont aussi serveurs), etc.

2000-2002 : Explosion de la bulle Internet suivie d’un krach boursier mondial

2001 : Apparition de la super-encyclopédie Wikipédia, premier grand projet collaboratif planétaire

20??-2???: Après l’arrivée d’abord discrète de l’idéométrie, puis sa reconnaissance par les chercheurs en philosophie des sciences et, progressivement dans les générations suivantes, son accueil par le public en général, et son enseignement et sa mise en pratique afin d’aider à solutionner toutes sortes de problèmes fondamentaux, théoriques ou pratiques d’ordres scientifiques, éthiques, épistémologiques…

Précisions : L’impression d’être un individu unique provient du fait que les différentes parties du cerveau liées à la conscience – notamment les hémisphères droit et gauche – communiquent souvent, rapidement et avec un fort débit d’information entre elles. En ce qui concerne l’unité globale de l’humanité, exprimer notre part de cette unité est un défi pour la philosophie. L’unité globale de la science aura été suggérée, par exemple, par l’idée de sentiment océanique, reprise par Romain Rolland et plusieurs autres. André Comte-Sponville en a parlé ainsi : « Au fond, c’est ce que Freud décrit comme « un sentiment d’union indissoluble avec le grand Tout, et d’appartenance à l’universel ». Ainsi la vague ou la goutte d’eau, dans l’océan… Le plus souvent, ce n’est qu’un sentiment, mais il arrive que ce soit une expérience bouleversante, ce que les psychologues américains appellent aujourd’hui un altered state of consciousness, un état modifié de conscience. Expérience de quoi ? Expérience de l’unité, comme dit Swami Prajnanpad : c’est s’éprouver un avec tout. … » (retranscrit à partir de Wikipédia). Cependant l’idéométrie pourra nous faire éprouver différemment et, sans doute, plus clairement cette unité globale.

 4    La science comme super-conscience

La conscience sera à l’individu ce que la science sera à l’humanité.

Précisions : Ce ne sera nullement évident étant donné la subjectivité de la conscience et l’objectivité de la science, et, par ailleurs, le caractère fluide de la conscience et l’aspect intemporel de la science. Toutefois, en se basant sur l’idéométrie, la conscience apparaîtra comme l’idée d’un sous-produit du cerveau tout comme la science émane des recherches distribuées d’une collectivité globale. L’idéométrie posera l’idée de science comme celle d’une <conscience> vivante, qui ira de pair avec un apprentissage constant, avec des découvertes et une orientation dans une direction appropriée.

Pour illustrer le passage de la conscience à la science, prenons le cas de l’observation effectuée rigoureusement dans les règles de la méthode expérimentale par un observateur dûment qualifié; cette observation existera à la fois dans la temporalité ordinaire, en tant qu’effectuée par un individu à un certain moment, et dans la longue temporalité, en tant que publiée dans une revue spécialisée.

Une image sans doute pertinente à intérioriser : Prenons l’exemple (emprunté à Leibniz) d’une vague et de son bruit particulier. Ce bruit résulte de la somme d’un nombre incommensurable de bruissements presqu’inaudibles de minuscules vaguelettes ou gouttelettes. Ce qu’on entend consciemment se réduit au bruit assez fort de la vague elle-même. Pourtant le cerveau enregistre l’équivalent d’une somme de petits bruits et le tout comme impression composée, mais clairement reconnaissable, dite aperception. Faisons maintenant la correspondance idéométrique avec la science au lieu de la conscience. Une observation scientifique semble résulter d’une somme d’observations individuelles, chacune étant subjective. Pourtant la science n’est nullement à comprendre comme une somme d’impressions subjectives. Elle n’est pas du même ordre. Elle s’établit dans une longue temporalité alors que l’impression subjective n’existe que dans une courte temporalité (temporalité ordinaire).

Remarque : Leibniz a conçu la théorie des « petites perceptions » et il s’en est servi pour faire comprendre son invention du calcul infinitésimal et plus particulièrement de l’intégrale mathématique.

5   Peut-on être un neurone ?

On verra l’individu humain comme un <neurone>, c’est-à-dire une sorte de structure complète correspondant au neurone. Plus précisément il s’agira d’un individu humain référentiel, soit celui qui se définit d’abord par ses œuvres ou ses découvertes. Pour mieux comprendre ce que représentera le neurone, il faudra se référer à un tableau incluant l’équivalent du Tableau 1. Il faudra d’abord comprendre ce qu’est le neurone, qui est une cellule élément de base du système nerveux, dont la fonction principale est de transmettre l’influx nerveux en tant que signal bioélectrique. Il a la capacité de répondre aux stimulations en provenance surtout des autres neurones du système nerveux. L’influx peut être reçu, transmis ou émis par des neurones. La correspondance avec l’individu humain est évidemment d’une grande complexité. Ainsi, par exemple, il faudra impliquer le soma, qui est le corps cellulaire du neurone, de même que les deux sortes de prolongements, qui sont l’axone unique et ses nombreuses fibres de prolongements (correspondant aux références faites envers cet individu) et non moins nombreuses dendrites qui conduisent les influx vers le neurone (correspondant aux références faites par l’individu). Cela confirmera que les neurones sont, selon l’expression célèbre, les « cellules championnes de la connectivité et de l’interdépendance » (cf. lecorpshumain.fr). Chaque neurone est unique par sa forme, par sa position dans le système nerveux et ses connexions aux autres neurones. Comparer ainsi l’individu humain au neurone ne semblera pas trop réducteur, d’autant plus que la correspondance idéométrique ne sera nullement une assimilation mais, au contraire, une façon de comprendre la profonde différence entre les ordres de réalité.

Ainsi l’image du cerveau global, ou du cerveau planétaire, appliquée à l’humanité, apparaîtra assez juste par les interconnexions qu’elle suppose et son caractère futurologique. Le web comporte en effet des sites fortement individualisés connectés puissamment les uns aux autres par de nombreux hyperliens ne nécessitant aucun centre de contrôle pour être efficace. Mais quelle sorte d’autonomie aura ce <neurone> ?

 

II   Super intelligents ?

Plusieurs auteurs auront annoncé une explosion d’intelligence artificielle en tant que résultat attendu d’une singularité technologique à venir, c’est-à-dire le résultat logique de la construction d’une véritable intelligence artificielle, IA. Celle-ci aurait été en effet capable, aura-t-on cru, d’auto-amélioration récursive conduisant à l’émergence de la super-intelligence artificielle, SIA, dont les limites nous resteraient inconnues. Une telle singularité aura reposé sur l’idée d’une autonomie totale d’un système de machines intelligentes. Il semble ici toutefois que la singularité qui aura lieu ne sera pas ce qu’on aura ainsi cru.

1    À la rencontre d’une singularité aussi anthropologique que technologique

On distinguera en général, dans ce contexte, une singularité issue de la combinaison de l’humain avec ses artefacts, incluant ses ordinateurs et ses autres technologies, et une singularité technologique purement artificielle, c’est-à-dire entièrement suscitée à partir d’objets dotés d’une intelligence artificielle. D’après le Modèle de l’enfant, ce sera la première de ces deux singularités qui sera attendue, l’humain restant en contact continuel avec les machines qu’il crée.

On définira d’abord ici, deux types d’autonomie, soit l’autonomie directionnelle, celle qui par définition assume et dirige tout le développement technologique et humain, et l’autonomie commandée, qui est l’autonomie locale ou partielle qui fonctionne conformément à des choix directionnels. On s’assurera le plus possible que les ordinateurs ou les machines soient dotés d’une autonomie commandée par une direction en dernier ressort humaine.

Il se produira bel et bien une explosion de l’intelligence, mais il s’agira d’une explosion de l’intelligence des humains dotés de leurs artefacts. On planifiera un progrès de cette supra-intelligence à long terme, dans l’avenir, encore pendant longtemps en correspondance avec l’enfant qui progresse intellectuellement par divers apprentissages au moins jusqu’à l’âge adulte.

2    Tel un enfant

La forme la plus essentielle de la super-intelligence s’incarnera dans et par l’idéométrie (comme pour l’enfant accédant au niveau intellectuel de l’humain par l’acquisition du langage). Celle-ci sera alors considérée comme la principale science, à laquelle tous les individus humains auront un certain accès. La super-intelligence se ramènera donc ici, le plus souvent, au Modèle de l’enfant (l’intelligence de l’enfant normal de 18-24 mois environ), même si cela paraît paradoxal ! La science dans son ensemble restera vivante, en progrès constant, et représentera la super-conscience de l’humanité-enfant.

La mathématique ne sera pas qu’un simple outil, mais une sorte de perception du monde qui jouera un rôle essentiel dans l’identité future de l’enfant-humanité (cf. Introduction aux mathématiques idéométriques).

Précisions : Certaines des grandes difficultés de l’étude de la mathématique auront été son caractère abstrait ajouté au fait que les résultats et les nouvelles notions s’accumulent au fil du temps tout en restructurant parfois une partie ou même l’ensemble des mathématiques. La difficulté de l’activité mathématique spécialisée aura été due à plusieurs facteurs : le haut niveau d’abstraction des objets considérés, le langage spécifique à acquérir de façon très précise, une quantité souvent phénoménale de résultats (théorèmes, formules ou autres notions) à connaître précisément et à savoir utiliser à bon escient, et, de plus en plus, la connaissance de l’informatique et du fonctionnement et de la puissance des ordinateurs.

Or tout ce développement se trouvera inclus jusque dans un certain détail dans la description scientifique du développement de l’enfant, champ d’étude lui-même inépuisable. Ainsi tous les idéomètres pourront comprendre le plus essentiel du développement en cours de l’édifice mathématique. Bien sûr, le mathématicien connaissant le Me suffisamment pourra rendre lui-même l’intérêt de sa recherche accessible à tous.

3    Notre grand <cervelet>

La place de l’intelligence artificielle dans l’univers humain sera essentielle et correspondra en bonne partie au rôle du système nerveux autonome dans les déplacements, les manipulations ou d’autres mouvements volontaires de l’enfant ; le cervelet sera décrit comme l’une des parties du système nerveux responsables des mouvements coordonnés volontaires dotées d’autonomie commandée, par opposition à l’autonomie directionnelle représentant l’autonomie de l’être humain normal, qu’on associera plutôt à ses hémisphères cérébraux.

Précisions et exemples : La maison intelligente, les autos autonomes (qu’on appellera peut-être « autos » tout court!), les prothèses motrices en tout genre, etc. incarneront les idées d’autonomie commandée. Les utilisations des ordinateurs en général apparaîtront toutes comme des cas d’autonomie commandée par opposition aux humains qui les utiliseront en tant qu’êtres dotés d’autonomie directionnelle.

Le cervelet aura déjà été compris comme jouant un rôle essentiel quant au maintien de la posture et aussi dans la coordination des divers mouvements encore mal compris, dans plusieurs des apprentissages moteurs de l’organisme en vue de l’acquisition de nouveaux automatismes. On comprendra ces fonctions comme idéomorphes à l’IA lorsqu’elle sera appliquée à de nouveaux secteurs de l’activité humaine. Le cervelet continuera donc de jouer un rôle clé dans la préparation de mouvements coordonnés volontaires. Par correspondance, l’IA aura un rôle correspondant au niveau de la société humaine, incluant celui de planifier l’organisation d’activités complexes pour le travail ou les loisirs.

Ce type de recherche sur le système nerveux autonome correspondra aux recherches intensives sur l’IA et ses applications de plus en plus nombreuses, y compris dans les recherches mathématiques. Les recherches sur le contrôle de l’IA profiteront des découvertes concernant le fonctionnement global du cerveau. Et, à l’inverse, les recherches en neurologie s’inspireront des découvertes concernant les productions et le contrôle de nouveaux dispositifs artificiellement intelligents. Ainsi la Singularité identifiable à l’avènement de l’intelligence idéométrique signifiera sur le long terme toujours plus de développement de la super-intelligence humaine.

Il se produira une véritable explosion de l’idéométrie, au cours des prochaines décennies, c’est-à-dire qu’on découvrira rapidement un grand nombre de correspondances, de séquences et de tableaux idéométriques touchant tous les sujets de recherche scientifiques et philosophiques. C’est ce que révèle la lecture du Tableau 2, on pourra constater de quelle façon l’explosion du vocabulaire chez l’enfant de 18 à 24 mois correspond à l’explosion de découvertes des séquences idéométriques. Les chercheurs dans le domaine du développement de l’enfant ont fait état de la remarquable capacité quasi autonome du jeune enfant quant à l’acquisition rapide du langage. Le tableau 2 permet de prédire un phénomène correspondant dans un avenir relativement très proche en ce qui concerne la découverte de l’idéométrie par la recherche scientifique actuelle.

Idéomorphie Enfant Humanité
Temporalité Temporalité ordinaire Temporalité longue
Autonomie directionnelle Autonomie directionnelle de la personne Autonomie directionnelle de l’humanité
Autonomie commandée Autonomie commandée : aptitudes à la marche, à l’articulation de sons… Autonomie commandée : le véhicule autonome, la maison intelligente…
Développement de la motricité (intelligence motrice) Développement du système nerveux autonome Développement de l’intelligence artificielle
Acquisition du code générateur de s.c. Acquisition du langage Acquisition de l’idéométrie en tant que code générateur
Explosion de la génération d’éléments du code Explosion du vocabulaire (18-24 mois) Explosion (à prévoir) de la découverte de correspondances idéométriques (vers 2020-2???)

Tableau 2 : Correspondance entre l’acquisition du langage par l’enfant et l’acquisition de l’idéométrie par humanité

4    L’autonomie directionnelle relevant des hémisphères cérébraux

On comprendra l’autonomie directionnelle des humains comme déclenchant et contrôlant l’autonomie commandée des ordinateurs et de l’IA, de façon idéomorphe aux mécanismes cérébraux de déclenchement et de contrôle de mouvements corporels à partir de signaux sensoriels.

Précisions : L’humain continuera d’augmenter ses capacités intellectuelles (mémoires de différents types telles que mémoires à court terme ou à long terme, mémoire sensorielle, mémoire de travail…) , capacités d’associations inédites d’idées, sérendipité…)en se servant des mécanismes commandés d’intelligences artificielles existants, mais il en gardera <normalement> le contrôle.

5    Penser enfin sans fétichisme

Notre rapport actuel au futur aura été égotiste et notre représentation la plus favorable de l’avenir nous l’aura fait voir comme devant essentiellement confirmer ou consacrer nos attentes. Ce type de fétichisme consiste à surévaluer la référentialité présente au détriment de celle du futur.

Critique de l’égotisme de la pensée humaine…

On aura cru à tort pouvoir, et même devoir, poser des restrictions et des démarcations : voici ce qu’est la science, voilà ce qu’elle n’est pas, voici ce que la science peut savoir, voilà ce à quoi elle doit renoncer. Par ses constats d’impossibilité, on se sera trouvé à conclure de son incapacité actuelle à l’incapacité absolue de la pensée elle-même.

Nos plus grands penseurs ne seront sans doute plus les mêmes et, si certains noms, certaines œuvres, demeurent importantes, ce ne sera plus pour les mêmes raisons.

On donnera éventuellement tort aux auteurs qui auront paru les plus crédibles tout en étant convaincus que leur position dans le GEA constituait un point d’arrivée plutôt qu’une simple étape dans un processus beaucoup plus long qu’on aurait pu le croire.

L’avenir sera-t-il « lucide » et « juste » seulement s’il nous donne finalement raison sur les points qui nous importent, qui nous tiennent à cœur maintenant ? Il nous faudra, au contraire, apprendre à concevoir que, non seulement nos plus grandes conceptions de la vérité et de la justice seront remises en question, mais aussi que nos références les plus hautes changeront.

Le Tableau 3 montre les correspondances des prédictions ci-dessus avec autant d’aspects de l’état mental de l’enfant avant son acquisition du langage.

Idéomorphie Enfant Humanité
L’embryon des débuts deviendra méconnaissable. Les points de repère de l’enfant changeront et leurs significations se transformeront. Nos plus grands penseurs ne seront plus les mêmes et ce qui demeurera vrai changera de signification
Le processus embryonnaire se poursuivra au-delà de ses structures transitoires. L’enfant est encore indifférent à tout ce qui est hors de sa portée de regard ou d’atteinte. L’humain ne se doute pas de ce qui est au-delà des moyens de sa science actuelle.
La structure définitive de l’embryon n’apparaît qu’à la fin de son développement. L’enfant ne voit nullement à quel point il est encore jeune et ignorant. Nous prendrons conscience du manque de maturité de la science actuelle.
Le développement embryonnaire ne dépend pas de la stabilité d’une de ses structures provisoires. Les envies de l’enfant concernant son bien-être se transformeront au-delà de ce qu’il peut en saisir. Les attentes de l’humain concernant ce qui est juste et bon ne resteront pas les mêmes.

Tableau 3 : La complexité du développement d’un embryon et de ses rapports avec le monde extérieur

Une autre façon de savoir

Il faudra nous faire à l’idée que nos connaissances dans les sciences physiques ou biologiques ne nous permettent pas encore de comprendre la réalité. Il s’agit en grande partie de technosciences, non de sciences concernant les bases du réel.

Précisions : Les mathématiciens et les autres chercheurs prendront l’habitude de se référer au Modèle de l’enfant et, plus généralement, à l’idéométrie afin de mieux comprendre le comment et le pourquoi de leurs recherches.

La recherche deviendra en grande partie idéométrique parce qu’elle se fera par l’idéométrie et pour des raisons que seule l’idéométrie permettra de comprendre. La science elle-même deviendra surtout idéométrique.

Exemple : À quoi ressembleront les mathématiques des dieux (ou <mathématiques>) ? La séquence idéométrique suivante nous en donne peut-être un tout petit aperçu :

addition     =>>     multiplication     =>>      exponentiation     =>>     super-exponentiation

L’addition au niveau des déités peut donc ici être notée « < + > » et représente l’additivité générique. On peut aussi la noter

« < a + b > » ou « a < + > b »

L’<additivité> dans les sciences physiques représentera l’essence des calculs scientifiques dont l’humanité actuelle aura tiré le plus clair de ses connaissances scientifiques de base.

Une perte évidente de charisme référentiel se laissera voir au niveau de l’additivité super-exponentielle, peut-être parce qu’elle n’a que peu de signification pour les déités. Peut-être même considèrent-ils l’<additivité> comme une question sans <réponse connue>.

Idéomorphie Enfant Humanité
La structure complète immature n’a de liens qu’avec son environnement immédiat. Tout ce que l’enfant sait du monde réel équivaut à ce qu’il sait de son environnement restreint actuel. Nos sciences les plus établies ne nous permettent de connaître du réel que ce que nos technosciences actuelles nous en disent.
La structure complète munie de son code de base prolongera ses liens dans tout l’espace réel. Ce que l’enfant saura sur le monde dépendra de sa capacité de langage et sa compréhension passera par le langage. Notre science à venir dépendra de notre capacité à idéométriser et notre compréhension passera par l’idéométrie.
Le code libérera les potentialités de la structure complète d’occuper sa position dans l’espace réel. Le langage aidera de plus en en plus l’enfant à comprendre ce qu’il perçoit. L’idéométrie nous permettra de comprendre de mieux en mieux les idées mathématiques ou scientifiques.
Exemple : le code se complexifiera en lui ajoutant une opération de récurrence. Exemple : l’additivité ; l’enfant perçoit une multiplicité de blocs, de jouets… ; avec le langage, il les dénombrera. Exemple : les opérations élémentaires : +, x, exponentiation…; avec l’idéométrie, cela deviendra la séquence : <+, x, exponentielle, super-exponentiation,…>, ou l’<additivité> ; cela s’écrira par exemple <+>.

Tableau 4 :  Un nouveau propos sur le type de savoir

Impressions sur l’idée de l’évolution

On développera une nouvelle idée de l’évolution selon laquelle toutes nos idées, y compris nos idées sur l’évolution, <évoluent elles-mêmes et se transforment profondément>. Cela signifiera dans un premier temps que nous ne pourrons nous en tenir à une certaine conception de l’évolution, mais que nous pourrons en arriver à considérer toute une série future évolutive de conceptions tendant vers l’accomplissement des idées d’évolution. Et, après coup, on trouvera presque aussi naïve une telle démarche, qui restera toujours susceptible de se restructurer.

La recherche s’inspirera de la démarche autonome et personnelle d’un enfant lorsqu’il entreprend de vérifier quelque chose par lui-même. Il l’apprendra souvent en saisissant simplement ce que ses parents lui disent, mais il préférera parfois  l’apprendre en jouant. Ce que l’enfant vérifiera ainsi ne sera pas la réalité, mais sa capacité à bien jouer et à ne pas trop se contenter de croire ce que disent les autres. Plus tard, il apprendra à se baser sur des références fiables, surtout en textes écrits, et il sera alors en mesure de saisir les démarches de ceux qui savent directement.

Idéomorphie Enfant Humanité
L’embryon et sa projection en lui-même Impressions sur son développement Une certaine idée de son évolution
Changement programmé dans le code citérieur Développement de ses impressions Évolution de son idée
Acquisition du code ultérieur Acquisition du langage Acquisition de l’idéométrie
Premières représentations ultérieures Premières représentations verbales Premiers tableaux idéométriques

Tableau 5 : L’<évolution> de l’idée d’évolution

 

III   Comment vivrons-nous ?

1    Encore des crises

Au cours du vingt-et-unième siècle, on commencera à mieux comprendre la signification profonde des crises économiques et sociales dans l’histoire, notamment leur caractère répétitif et leur relative gravité, et le rôle que prendra l’idéométrie dans l’aide à leur atténuation.

Précisions : On aura constaté déjà la fréquence des crises dans l’histoire depuis les origines du capitalisme, en particulier celle des crises financières. La première crise notable remontait aux années 1634-1637, la fameuse crise des bulbes de tulipes en Hollande puis, dans les années 1720, aux crises sur les cours des titres en France et en Angleterre. Le XIXe siècle a été marqué par de graves crises liées à la construction de chemins de fer. Tout ce qui s’est passé de nouveau, d’original et de notable sur le plan des entreprises semble avoir généré des crises. Le processus se sera accéléré et souvent aggravé au XXe siècle avec le krach d’octobre 1929, celui d’octobre 1987, l’éclatement de la « bulle Internet » en 2000 concernant surtout les grandes entreprises des nouvelles technologies de l’information. En fait, toute la période post 1980 aura correspondu à l’avènement de la mondialisation contemporaine, et aura été marquée par une accélération de la fréquence des crises financières et par leur généralisation à la plupart des régions de la planète. Ainsi, pas moins de dix crises y ont secoué l’économie mondiale, mais elles n’auront cependant pas été toutes liées directement à l’économie.

Certaines des crises les plus graves auront touché l’ensemble des activités humaines. Cela aura été le cas particulier des événements de Mai-68. De mai à juin 1968, en fait, se seront déroulées en Europe de l’Ouest, en Amérique du Nord et du Sud, et ailleurs dans le monde, des manifestations étudiantes, ainsi que des grèves spectaculaires. Ces événements, enclenchés par une révolte de la jeunesse étudiante parisienne, puis gagnant le monde ouvrier et la plupart des catégories de population sur l’ensemble du territoire français, constituent l’un des plus importants événements sociaux du xxe siècle. Il s’agissait apparemment d’une révolte spontanée contre l’autorité en général à la fois culturelle et sociale contre la politique, le capitalisme, la société de consommation, et contre toutes les tendances totalitaires des sociétés.

Comme dans le cas des autres crises, les événements de Mai-1968 n’auront pas causé le rejet des institutions traditionnelles, mais ils auront été plutôt une contrainte apparemment <normale> d’un développement rapide et déstabilisant des sociétés dans le monde. Elle sera comprise comme étant en correspondance avec les crises de l’enfant qui croit spontanément ainsi pouvoir défier un refus ou une obligation qu’on lui impose. Ces crises apparaîtront plus comme des contraintes rendues nécessaires par l’évolution rapide de la société.

Quelques éléments d’explication

La non-pérennité de la croissance ira de pair avec la maturation de l’embryon. Ce sera le cas, en particulier, même si la production de connaissance se poursuit de plus belle comme le montre bien le cas de l’enfant qui grandit jusqu’à l’âge adulte.

Précisions : La croissance révèlera souvent une résilience relative à la réactivité des gouvernements, banques centrales et des régulateurs de marché. Ce sera une situation à mettre en correspondance avec le potentiel réel de développement de l’enfant aussi bien que de l’humanité.

Idéomorphie Enfant Humanité
Troubles normaux du développement Crises de colère Crises écono-socio-politiques parmi les plus graves

Tableau 6 : <Crises de développement rapide> 

Le Modèle de l’enfant, permettra d’en savoir plus en découvrant la profonde correspondance idéomorphique entre la structure des idées incluant les crises de colère de l’enfant sur le point d’acquérir le langage et celle de la société globale sur le point d’exploiter sur une grande échelle la méthode idéométrique. On s’appuiera sur le fait que les crises de colères de l’enfant ne résultent généralement pas d’un simple caprice, mais d’un besoin que l’enfant n’arrive pas à exprimer autrement.  À cet égard, la globalisation des économies et l’interconnexion des marchés de capitaux auront provoqué, sans les causer, l’accélération des crises aux plans de leur propagation et leur potentiel de contagion dans le monde. Dans le cas de l’enfant, la déité aura un rôle important à jouer pour que son développement se fasse dans les meilleures conditions possibles. Avant l’acquisition de la capacité verbale, l’enfant ne la perçoit pas encore comme une personne mais comme une présence, une chaleur. Une déité maternante se manifestera de plus en plus clairement à l’humanité au fur et à mesure que celle-ci avancera dans l’application de l’idéométrie.

Prédictions sur les prédictions…

Les experts conseillers en placement ou, plus généralement en politique financière apprendront tous le-b-a-ba de l’éducation au langage de l’enfant à l’âge des crises de colères. Les meilleurs experts en finance seront aussi de bon conseil en ce qui touche l’éducation du jeune enfant et, en particulier, la meilleure façon de réagir à ses accès de colère intempestifs. Il est permis de croire que leur expérience de conseiller financier ira éventuellement de pair avec leur expérience en tant qu’éducateur !

Précisions : Les experts sauront par exemple qu’il ne faut pas chercher à éliminer les crises, mais qu’il est possible d’en réduire la fréquence et l’intensité. Cela signifiera entre autres qu’avec la prise en compte de l’idéométrie, les crises financières tendront à s’espacer dans le temps et à s’atténuer.

De même, les crises sociales les plus graves seront mieux comprises et mieux gérées lorsqu’on en saura plus sur les crises les plus violentes de l’enfant en bas âge, notamment lorsque l’enfant frappe ses parents ou lorsqu’il hurle dans un lieu public. On aura intérêt à appliquer ce savoir à la meilleure gestion possible des conflits sociaux notamment lorsqu’il y aura des attentats terroristes ou une désinformation massive sur les faits.

Les psychologues auront déjà su que l’enfant est affecté par le manque de mots pour exprimer sa contrariété. Par correspondance, on établira que l’humanité saura mieux gérer ses crises lorsqu’elle connaîtra et mettra en application des rudiments de l’idéométrie.

Idéomorphie Enfant Humanité
Action d’une s.c. sur une s.c. peu développée Éducation du jeune enfant Formation-conseil en économie et en sociologie politique
Crises plus ou moins normales du développement Crises de colère Crises financières et sociétales
S.c. citérieures réagissant de façon virulente au développement Comportement violent de l’enfant Violence sociétale et terrorisme
Diminution de la virulence des moments difficiles du développement Diminution des crises par la pratique du langage Atténuation des crises par la mise en pratique des rudiments de l’idéométrie

Tableau 7 : <Propos> sur les crises et l’idéométrie

2    Voudra-t-on s’y risquer ?

Toutes les technologies seront vues comme risquées, mais un certain nombre seront comprises comme présentant des risques considérables et à la limite de l’acceptable. On voudra transposer sur le long terme les attitudes parentales à court terme qui acceptent les risques inévitables du développement relativement rapide du jeune enfant lorsqu’il apprend à se déplacer en marchant, courant, grimpant, etc. ou à manipuler des objets, les porter à la bouche, etc. La prise de risques de plus en plus grands sera reconnue comme allant de pair avec le développement de mouvements et de gestes de plus en plus contrôlés par l’enfant qui grandit.

Idéomorphie Enfant Humanité
Risques normaux Risques quotidien Risques séculaires
Potentiel de développement normal Capacité d’apprentissage à court terme <Créativité> de l’humanité à long terme

Tableau 8 : <Risques normaux> du développement

Précisions : Les risques à court terme que court le jeune enfant incluent les risques quotidiens de chutes plus ou moins graves lorsqu’il marche, court ou grimpe, etc. ou lorsqu’il explore le petit monde autour de lui, avec ses risques de coupure, d’éraflure, d’empoisonnement, etc. La correspondance idéométrique avec le développement technologique humain nécessite la conversion des risques quotidiens, qui se présentent dans une courte temporalité (ou temporalité ordinaire), aux risques générationnels, qui se présentent dans une longue temporalité d’ordre historique de décennies ou de siècles. Le développement de l’enfant, qui inclut plusieurs apprentissages et des ressources physiques et mentales normales, correspond à celui d’une humanité qui devra également connaître plusieurs apprentissages d’ordre technologique, économique et scientifique, tout en supposant des ressources <normales> de découvertes et de <créativité>. Il faudra comprendre cette <créativité> en tant qu’idéomorphe, dans la longue temporalité, à la capacité de l’enfant d’apprendre par lui-même plusieurs sortes de pratiques physiques ou intellectuelles. Ce qui est normal à court terme correspondra à ce qui est <normal> à long terme. L’humanité actuelle aura dû avoir confiance en ses <capacités> tout en ignorant le pourquoi de la chose.

Acquérir le sens d’une autonomie directionnelle et un certain <goût du risque>

L’automate intelligent devra prendre des décisions avisées, c’est-à-dire conforme à la sagesse de préparer un avenir favorable au développement d’une humanité dotée d’autonomie directionnelle et de machines dotées d’autonomie commandée. La responsabilité en droit reviendra toutefois aux constructeurs humains plutôt qu’à l’automate.

Précisions : On ne reconnaîtra aucune responsabilité à l’automate, même s’il se comporte apparemment comme un être humain preneur de responsabilité, parce que ce sera jugé au fond aussi absurde que de dire par exemple « ce n’est pas ma faute, mais celle de mon bras » ou « ce n’est pas moi, c’est mon cerveau ».

On n’aura, en effet, pas plus à craindre l’automate intelligent que de craindre tout humain qui saurait exploiter l’intelligence des machines. Là-dessus, le risque existera toujours. Cette situation se comprendra par idéomorphisme avec celle de l’enfant, qui doit se servir en quelque sorte de son cervelet pour apprendre à marcher ou à manipuler des objets. Le cervelet est doté d’une grande intelligence intrinsèque allant de pair avec une autonomie commandée. Pour l’enfant, avoir confiance en soi c’est entre autres avoir confiance en son cervelet. Le Modèle de l’enfant indique déjà que le risque inhérent à l’exploitation de l’intelligence des machines ne sera pas excessif. Cependant il faudra avoir un certain goût du risque.

3     Vouloir entendre le langage idéométrique

Les difficultés et les risques d’aspect insurmontable du développement humain ne découlent pas des lacunes d’une recherche scientifique insuffisante, mais bien d’un manque de compréhension de ce qui se passe, concernant la nature des problèmes eux-mêmes.

La recherche de quoi?

La recherche scientifique actuelle sera comprise comme étant, plutôt qu’une recherche comme telle, une sorte d’apprentissage à la recherche.

Précisions : L’idéométrie sera à la base de la recherche de sens et de compréhension, mais elle sera également des plus utiles pour aider à solutionner les problèmes de crises techno-socio-politique en général. Chez l’enfant, la recherche est jeu éducatif. Il les pratique plus ou moins consciemment pour répondre à quelque chose, mais il demeure encore dans l’incompréhension de ce qu’il est et de ce qu’il fait réellement. Jusqu’à son acquisition du langage, l’enfant ne perçoit pas la déité maternante comme une autre personne, mais comme une présence normale, une chaleur qui, bientôt, lui paraîtront insuffisantes.

Par correspondance, les décideurs cherchent ce qui relève de l’instrumentalisation de la recherche et non de la compréhension des raisons de la faire. L’enfant apprend, non sans mal parfois. Il voudra savoir ce qu’il en obtiendra. De nos jours, la demande de sens explose. Le Modèle de l’enfant donnera une base à la demande de sens pour les prochains siècles.

Idéomorphie Enfant Humanité
Développement d’aspect aléatoire Jeux « Recherches »
Absence apparente de plan de développement Stratégies Gestion
Néguentropie Energie cérébrale Dépenses
Phase du développement Buts des jeux Indicateurs quantitatifs
Exemple de critère : Taille de l’embryon Exemple : Plusieurs blocs superposés Exemple : Nombre d’articles publiés
Progression qualitative Progression des jeux <Progression> de la compréhension

Tableau 9 : La recherche vu sous un autre angle

Nous trouverons les <mots> ici du fait même de nous poser la question.

Précisions : Du seul fait d’être, l’idéométrie répond déjà à certaines de nos questions les plus oppressantes. Les experts se font rassurants, lorsque l’enfant devient capable de s’exprimer en mots, ses crises diminuent. Il nous faudra donc prévoir d’autres crises, dont certaines graves, et l’idéométrie sera mise à contribution afin de tenter de diminuer leur fréquence et leur âpreté.

Comment avoir confiance ?

Par son étymologie, la confiance exprime un « croire ensemble » et représente une assurance, une hardiesse et une foi qui partent d’un sentiment de sécurité vis-à-vis de quelqu’un ou de quelque chose.

Structure complète Atome Cellule Enfant Humanité
La s.c. coexiste avec d’autres s.c. pour développer le potentiel réel de ces s.c. L’atome coexiste avec d’autres atomes pour former les multiples états stables de la matière. La cellule vit naturellement avec d’autres cellules au sein des organismes de toutes sortes. L’enfant apprendra à être confiant de par l’aide qu’il recevra d’autres personnes pour réaliser son potentiel réel. L’humanité sera aidée dans sa motivation à développer son potentiel réel en étant guidé par des déités mathématiques.

Tableau 10 : Une <pensée> rassurante ?

Tout se tient dans l’Univers, y compris la liberté et la créativité.

La confiance est liée au langage parce que nécessaire au fait de parler avec d’autres et aussi comme résultant de l’usage du langage.

La confiance ne sera pas précisément au goût de l’enfant qui ne tiendra pas nécessairement se faire présenter ce qu’il préfère d’abord se dissimuler. Il lui faudra croire en l’existence de l’<autre>, mettre sa confiance en cet <autre> et en venir surtout à se reconnaître en cet <autre>.

La science, spontanément, tendra à <parler>. Elle n’en sera ni humiliée ni offusquée, mais plus gratuite et plus libre que jamais.

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